Un peu plus de diversité aux Oscars ça dérange.

 |  par Patrick JEAN-PIERRE
And the Winner is...
Les Oscars changent les règles de la catégorie « Meilleur film » pour favoriser la diversité.....En claire dans le texte, les minorités.
Remember, "Oscars so white" avait suscité une vive polémique. C'était en janvier 2015. Un cri de ralliement lancé par April Reign pour dénoncer l'absence de "non blancs" parmi les personnalités nommées aux Oscars.

Dorénavant, les règles changent. Dès la 96ème édition des Oscars, quatre standards seront mis en place mais seulement deux devront être respectés pour qu'un film soit éligible dans la catégorie tant prisée.
 
Le premier standard renvoie à la diversité à l'écran et, afin d'être considéré, un long-métrage devra remplir (au moins) un de ces trois critères :
-Un des rôles principaux ou un des rôles secondaires majeurs est confié à un groupe "racial" ou ethnique sous-représenté ;
-Au moins 30% de tout le casting dans des rôles secondaires ou mineurs font partie d'au moins deux des groupes sous-représentés suivants, à savoir les femmes, les personnes provenant d'un groupe "racial" ou ethnique sous-représenté, les personnes LGBT+ et les personnes en situation de handicap ;
-Le thème ou l'une des intrigues majeures du film tourne autour d'un des groupes sous-représentés évoques plus haut.
 
Le second standard concerne la diversité au sein de l'équipe de création et, là encore, un long-métrage éligible devra remplir (au moins) un de ces trois critères :
Au moins deux postes de direction ou de chefs de département – directeur de casting, directeur de la photographie, compositeur, costumier, réalisateur, monteur, coiffeur, maquilleur, producteur, chef décorateur, son, superviseur des effets spéciaux, scénariste – font partie d'un groupe sous-représenté. En prime, au moins un fait partie d'un groupe "racial" ou ethnique sous-représenté ;
Au moins six membres de l'équipe du film (sauf les assistants de production) font partie d'un groupe "racial" ou ethnique sous-représenté ;
Au moins 30% de l'équipe du film font partie d'un groupe sous-représenté (là encore, il est ici question des femmes, des personnes provenant d'un groupe "racial" ou ethnique sous-représenté, des personnes LGBT+ et des personnes en situation de handicap).

Le troisième standard veille à ce que des stages, des apprentissages ainsi que des possibilités de formation soient offerts aux personnes provenant des groupes sous-représentés suscités.
 
Le quatrième standard, quant à lui, s'assure que la diversité soit respectée dans les équipes de marketing, de publicité et de distribution du film.
Ne pas tomber dans le grotesque et le ridicule.
Il est indéniable que la représentation de toutes les cultures n'est pas gagnée dans les films, tant aux Etats-Unis, à l'International, et en Europe. Mais faut il pour autant imposer aux scénaristes des règles qui semblent aller à l'encontre de la liberté d'expression et qui s'apparentent à une forme de censure. Non. Des progrès sont visibles dans la représentation de certaines cultures (qualifiées de "minoritaires", un terme que nous refusons) dans les films. Les nouvelles règles des Oscars, ne feront qu'attiser des clichés. Imposer à un scénariste américain Blanc d'écrire une fiction en intégrant un afro, un mexicain ou un chinois, mettra, comme c'est déjà le cas, ces acteurs, au service de comportements et de vécus qui ne sont pas forcement les leurs. Il aurait été plus judicieux de promouvoir le financement de films de jeunes scénaristes qui se retrouvent, souvent seuls, loin des réseaux Hollywoodiens. 
 


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