Actualités | Monde
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https://www.patmedias.fr/monde
2024-03-29T13:59:30+01:00
Patmédias
patrick [POINT] jean-pierre [AT] patmedias [POINT] fr
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Ukraine : Les animaux victimes de la guerre des hommes
2024-03-26T11:52:49+01:00
2024-03-26T11:52:49+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/ukraine-les-animaux-victimes-de-la-guerre-des-hommes
Rédaction Patmedias
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/ukraine/chiens-abandonnes-ukraine.png" /></p><p>Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine, plus de 700.000 animaux de compagnie ont été laissés sur place. Quelques jours après le début du conflit, l'ONG PETA a envoyé deux équipes, allemande et anglaise, pour s'occuper d'eux. L'IFAW, organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement s'est aussi mobilisée. Apeurés, assoiffés, affamés, les animaux aussi sont victimes des conflits armés. Sur place, des militants s’unissent pour leur venir en aide et tenter d’accompagner au mieux leurs maîtres désemparés. </p>
<p>Fuir son domicile, son quartier, sa ville et son pays en guerre, c’est aussi avoir à prendre des décisions pour savoir qui fera partie du voyage. Cela a été le cas de nombreuses personnes souhaitant monter dans les trains bondés et très sélectifs qui quittaient les gares d’Ukraine. Laissant derrière eux, des animaux, sans défenses.</p>
<div>{vimeo}927477391{/vimeo}</div>
<div> </div>
<p>Dans l'Union européenne, il existe des règles d’accueil communes pour les animaux domestiques : il faut faire une demande d’identification de l’animal, prouver la validité de son vaccin contre la rage et être muni d'un passeport européen pour animaux. Cela concerne essentiellement les chats, les chiens et les furets. Les animaux originaires de l'espace extra-européen sont quant à eux soumis à des règles plus strictes selon le pays dans lequel leurs maîtres souhaitent les faire entrer.</p>
<p>Pour ces raisons, lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, beaucoup d’animaux ont dû être abandonnés par leurs propriétaires. « De nombreux refuges en Ukraine collectent les animaux. Ils nous ont fait part de beaucoup de chiens et chats abandonnés dans les gares. Être confronté au choix de pouvoir sauver leur propre vie ou aucune en restant en Ukraine avec leur animal de compagnie... ce doit être une décision incroyablement difficile à prendre » souligne tristement Daniel Cox, directeur des campagnes de PETA Allemagne.</p>
<p>« On a eu une victoire avec les conditions d’accueil assouplies » explique Marie-Morgane Jeanneau, la directrice des campagnes de PETA France. Face aux demandes de nombreuses associations et fondations de protection des animaux, l’Europe s’est adaptée aux conditions extrêmes de la guerre en proposant un accueil nettement plus simple pour tous ces animaux. En France, le gouvernement précise qu’un dispositif d’urgence a été mis en place permettant d’accueillir les animaux qui ne répondent pas aux exigences habituelles. Les propriétaires d’animaux qui ne répondent pas à ces critères doivent rapidement contacter « un vétérinaire ou la Direction Départementale de la Protection des Populations du département de destination, en charge de la surveillance sanitaire de ces animaux ».</p>
<p>« Les animaux sont aussi des victimes de ce conflit, auxquelles on ne pense pas forcément. Notre mission chez PETA, c’est d’aider les animaux partout où ils ont besoin de nous » affirme la porte-parole de PETA France.</p>
<p>Comme <strong>National Geographic</strong> l'avait indiqué dans le récit du sauvetage de l’ourse Masha, « des dizaines de milliers d’animaux sont restés dans des zoos, fermes, sanctuaires, refuges, voire dans les rues dans toute l’Ukraine. La nourriture se fait rare, particulièrement dans les endroits qui sont sous le feu de l’artillerie ennemie, et de nombreuses zones sont inaccessibles pour l’aide extérieure. Les zoos et sanctuaires racontent que leurs animaux sont traumatisés par les bombardements, se recroquevillant en entendant les sirènes de raids aériens et les explosions, courant dans les clôtures, et allant même jusqu’à abandonner leurs petits. »</p>
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<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/ukraine/chiens-abandonnes-ukraine.png" /></p><p>Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine, plus de 700.000 animaux de compagnie ont été laissés sur place. Quelques jours après le début du conflit, l'ONG PETA a envoyé deux équipes, allemande et anglaise, pour s'occuper d'eux. L'IFAW, organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement s'est aussi mobilisée. Apeurés, assoiffés, affamés, les animaux aussi sont victimes des conflits armés. Sur place, des militants s’unissent pour leur venir en aide et tenter d’accompagner au mieux leurs maîtres désemparés. </p>
<p>Fuir son domicile, son quartier, sa ville et son pays en guerre, c’est aussi avoir à prendre des décisions pour savoir qui fera partie du voyage. Cela a été le cas de nombreuses personnes souhaitant monter dans les trains bondés et très sélectifs qui quittaient les gares d’Ukraine. Laissant derrière eux, des animaux, sans défenses.</p>
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<p>Dans l'Union européenne, il existe des règles d’accueil communes pour les animaux domestiques : il faut faire une demande d’identification de l’animal, prouver la validité de son vaccin contre la rage et être muni d'un passeport européen pour animaux. Cela concerne essentiellement les chats, les chiens et les furets. Les animaux originaires de l'espace extra-européen sont quant à eux soumis à des règles plus strictes selon le pays dans lequel leurs maîtres souhaitent les faire entrer.</p>
<p>Pour ces raisons, lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, beaucoup d’animaux ont dû être abandonnés par leurs propriétaires. « De nombreux refuges en Ukraine collectent les animaux. Ils nous ont fait part de beaucoup de chiens et chats abandonnés dans les gares. Être confronté au choix de pouvoir sauver leur propre vie ou aucune en restant en Ukraine avec leur animal de compagnie... ce doit être une décision incroyablement difficile à prendre » souligne tristement Daniel Cox, directeur des campagnes de PETA Allemagne.</p>
<p>« On a eu une victoire avec les conditions d’accueil assouplies » explique Marie-Morgane Jeanneau, la directrice des campagnes de PETA France. Face aux demandes de nombreuses associations et fondations de protection des animaux, l’Europe s’est adaptée aux conditions extrêmes de la guerre en proposant un accueil nettement plus simple pour tous ces animaux. En France, le gouvernement précise qu’un dispositif d’urgence a été mis en place permettant d’accueillir les animaux qui ne répondent pas aux exigences habituelles. Les propriétaires d’animaux qui ne répondent pas à ces critères doivent rapidement contacter « un vétérinaire ou la Direction Départementale de la Protection des Populations du département de destination, en charge de la surveillance sanitaire de ces animaux ».</p>
<p>« Les animaux sont aussi des victimes de ce conflit, auxquelles on ne pense pas forcément. Notre mission chez PETA, c’est d’aider les animaux partout où ils ont besoin de nous » affirme la porte-parole de PETA France.</p>
<p>Comme <strong>National Geographic</strong> l'avait indiqué dans le récit du sauvetage de l’ourse Masha, « des dizaines de milliers d’animaux sont restés dans des zoos, fermes, sanctuaires, refuges, voire dans les rues dans toute l’Ukraine. La nourriture se fait rare, particulièrement dans les endroits qui sont sous le feu de l’artillerie ennemie, et de nombreuses zones sont inaccessibles pour l’aide extérieure. Les zoos et sanctuaires racontent que leurs animaux sont traumatisés par les bombardements, se recroquevillant en entendant les sirènes de raids aériens et les explosions, courant dans les clôtures, et allant même jusqu’à abandonner leurs petits. »</p>
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Education : 250 millions d'enfants, 1 enfant sur 10, 1 fille sur 4
2024-03-26T10:01:08+01:00
2024-03-26T10:01:08+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/education-250-millions-d-enfants-1-enfant-sur-10-1-fille-sur-4
Rédaction Patmedias
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/afrique/snapshot_27.jpg" /></p><p>Dans les pays en développement, la pauvreté des familles représente souvent le premier obstacle à la scolarisation des enfants. Ils doivent aider leurs parents à subvenir aux besoins de la famille, et s'éloignent ainsi du chemin de l'école. Par ailleurs, les enfants sont souvent plus exposés aux maladies provoquées par le manque d’accès à l’eau potable, à l’hygiène et l’assainissement. </p>
<p>Ce sont également les femmes qui sont le plus impactées par l'analphabétisme, 63 % des adultes analphabètes dans le monde sont des femmes.</p>
<p>Les inégalités en termes d’éducation sont fortes entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres : 59 % des enfants arrêtent leurs études avant le lycée dans les pays à revenu faible, contre 6 % dans les pays à revenu élevé. Bien que l’écart entre le taux de scolarisation des filles et des garçons se réduise, les inégalités persistent : 10% des filles ne sont pas inscrites à l’école primaire.</p>
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/culture/Snapshot_28.JPG" alt="Snapshot 28" width="935" height="622" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" /> ©patmedias.fr</p>
<p>Par ailleurs, 50 % des enfants en âge d’aller à l’école primaire et non scolarisés vivent dans des zones touchées par un conflit. </p>
<p>Éduquer les enfants dans les régions les plus reculées et défavorisées. Ce groupe d'enseignants du Nigéria se rend dans des régions reculées du pays pour leurs apporter une éducation appropriée.</p>
<div>{vimeo}926478981{/vimeo}</div>
<div> </div>
<div>Les inégalités scolaires sont un problème persistant à l’échelle mondiale mais sont particulièrement prononcées dans les pays défavorisés. Alors que l’accès à l’éducation est un droit fondamental, de nombreux enfants en sont toujours privés.</div>
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/afrique/snapshot_27.jpg" /></p><p>Dans les pays en développement, la pauvreté des familles représente souvent le premier obstacle à la scolarisation des enfants. Ils doivent aider leurs parents à subvenir aux besoins de la famille, et s'éloignent ainsi du chemin de l'école. Par ailleurs, les enfants sont souvent plus exposés aux maladies provoquées par le manque d’accès à l’eau potable, à l’hygiène et l’assainissement. </p>
<p>Ce sont également les femmes qui sont le plus impactées par l'analphabétisme, 63 % des adultes analphabètes dans le monde sont des femmes.</p>
<p>Les inégalités en termes d’éducation sont fortes entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres : 59 % des enfants arrêtent leurs études avant le lycée dans les pays à revenu faible, contre 6 % dans les pays à revenu élevé. Bien que l’écart entre le taux de scolarisation des filles et des garçons se réduise, les inégalités persistent : 10% des filles ne sont pas inscrites à l’école primaire.</p>
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/culture/Snapshot_28.JPG" alt="Snapshot 28" width="935" height="622" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" /> ©patmedias.fr</p>
<p>Par ailleurs, 50 % des enfants en âge d’aller à l’école primaire et non scolarisés vivent dans des zones touchées par un conflit. </p>
<p>Éduquer les enfants dans les régions les plus reculées et défavorisées. Ce groupe d'enseignants du Nigéria se rend dans des régions reculées du pays pour leurs apporter une éducation appropriée.</p>
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<div>Les inégalités scolaires sont un problème persistant à l’échelle mondiale mais sont particulièrement prononcées dans les pays défavorisés. Alors que l’accès à l’éducation est un droit fondamental, de nombreux enfants en sont toujours privés.</div>
Haïti : l’ONU va mettre en place un pont aérien avec la République dominicaine pour acheminer l’aide
2024-03-16T13:58:02+01:00
2024-03-16T13:58:02+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/haiti-l-onu-va-mettre-en-place-un-pont-aerien-avec-la-republique-dominicaine-pour-acheminer-l-aide
Rédaction Patmedias avec Onu Info
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/onu/snapshot_21.jpg" /></p><p>Alors qu'Haïti est en proie à la violence des gangs, les Nations Unies ont annoncé la mise en place d’un pont aérien entre ce pays et la République dominicaine voisine afin de fluidifier l’acheminement de l’aide humanitaire.</p>
<p>« Ce pont aérien assurera la fluidité de l’acheminement de l’aide humanitaire et de l’appui à Haïti, et facilitera les mouvements de notre personnel à l’intérieur et à l’extérieur du pays », a assuré dans un communiqué, Mathias Gillmann, le porte-parole du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).</p>
<p>L’ONU justifie ce recours par les « défis logistiques de plus en plus complexes que représentent les déplacements depuis et vers Haïti ».</p>
<h2>Le personnel « non essentiel » de l’ONU évacué</h2>
<p>Cette annonce intervient alors que le Premier ministre haïtien Ariel Henry a accepté lundi de démissionner.</p>
<p>Depuis plusieurs semaines, la capitale haïtienne Port-au-Prince s’enfonce dans les violences liées aux gangs. La capitale est le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons.</p>
<p>Sur le terrain, l’ONU indique être avec des équipes prêtes à continuer à apporter leur soutien au peuple haïtien. « Nous reconfigurons notre présence tout en restant pleinement engagés », a dit M. Gillmann.</p>
<p>En attendant, le Bureau de l'ONU a précisé qu’une partie du personnel allait être réinstallée temporairement « à l’extérieur » d’Haïti. Dans le même temps, « d’autres personnels de crise et humanitaires viendront renforcer notre présence dans le pays », a ajouté l’ONU, indiquant « explorer toutes les options » pour soutenir le personnel national qui s’efforce de fournir une aide humanitaire vitale à la population d’Haïti dans « des conditions extrêmement difficiles ».</p>
<h2>Plus de 400 incidents entravant l’accès humanitaire</h2>
<p>Sur place, les agences onusiennes continuent de s’inquiéter de l’impact continu de la violence sur les civils et la capacité des humanitaires à fournir de l’aide. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 400 incidents entravant l’accès ont été enregistrés à travers le pays depuis le début de l’année 2024, dont plus de 70 entre le 1er et le 7 mars dernier.</p>
<p>« Cette situation est due à des violences actives, notamment dans les communes de Carrefour, Port-au-Prince et Cité Soleil », a détaillé l’OCHA dans son dernier rapport de situation. Au cours de la semaine écoulée, les agences humanitaires onusiennes ont fait état de contraintes d’accès, qui ont été liées à la fermeture de l’aéroport, des écoles et des établissements de santé dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.</p>
<p>Dans ce climat d’insécurité, les mouvements de population se poursuivent. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), 362.000 personnes sont actuellement déplacées en Haïti, dont 15.000 personnes ont été nouvellement déplacées à Port-au-Prince. Plus de la moitié d’entre elles sont des enfants, un groupe particulièrement vulnérable.</p>
<h2>Près de la moitié de la population haïtienne a besoin d’une aide</h2>
<p>Malgré tous ces défis, les humanitaires continuent d’apporter de l’aide aux personnes déplacées par les violences les plus récentes, tout en poursuivant leurs programmes réguliers dans d’autres départements d’Haïti. À ce jour, le Programme alimentaire mondial (PAM) a livré quelque 75.000 repas aux personnes déplacées par les récentes violences.</p>
<p>Pour rappel, quelque 5,5 millions de personnes - près de la moitié de la population - ont besoin d’une aide humanitaire en Haïti.</p>
<p>Par ailleurs, le premier navire a pu quitter hier Port-au-Prince depuis la fin du mois de février, et ce navire est parti pour le port de Miragoâne avec huit camions chargés de médicaments et de fournitures médicales pour le secteur de la santé dans le département du Grand Sud, qui se trouve dans le sud du pays. Cette cargaison est destinée à plus de 80 centres de santé de la région.</p>
<p>S’agissant du financement, l’appel humanitaire n’est financé qu’à hauteur de 3,2%, soit 21,6 millions de dollars sur un appel de fonds de 674 millions de dollars pour 2024.</p>
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/onu/snapshot_21.jpg" /></p><p>Alors qu'Haïti est en proie à la violence des gangs, les Nations Unies ont annoncé la mise en place d’un pont aérien entre ce pays et la République dominicaine voisine afin de fluidifier l’acheminement de l’aide humanitaire.</p>
<p>« Ce pont aérien assurera la fluidité de l’acheminement de l’aide humanitaire et de l’appui à Haïti, et facilitera les mouvements de notre personnel à l’intérieur et à l’extérieur du pays », a assuré dans un communiqué, Mathias Gillmann, le porte-parole du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).</p>
<p>L’ONU justifie ce recours par les « défis logistiques de plus en plus complexes que représentent les déplacements depuis et vers Haïti ».</p>
<h2>Le personnel « non essentiel » de l’ONU évacué</h2>
<p>Cette annonce intervient alors que le Premier ministre haïtien Ariel Henry a accepté lundi de démissionner.</p>
<p>Depuis plusieurs semaines, la capitale haïtienne Port-au-Prince s’enfonce dans les violences liées aux gangs. La capitale est le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons.</p>
<p>Sur le terrain, l’ONU indique être avec des équipes prêtes à continuer à apporter leur soutien au peuple haïtien. « Nous reconfigurons notre présence tout en restant pleinement engagés », a dit M. Gillmann.</p>
<p>En attendant, le Bureau de l'ONU a précisé qu’une partie du personnel allait être réinstallée temporairement « à l’extérieur » d’Haïti. Dans le même temps, « d’autres personnels de crise et humanitaires viendront renforcer notre présence dans le pays », a ajouté l’ONU, indiquant « explorer toutes les options » pour soutenir le personnel national qui s’efforce de fournir une aide humanitaire vitale à la population d’Haïti dans « des conditions extrêmement difficiles ».</p>
<h2>Plus de 400 incidents entravant l’accès humanitaire</h2>
<p>Sur place, les agences onusiennes continuent de s’inquiéter de l’impact continu de la violence sur les civils et la capacité des humanitaires à fournir de l’aide. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 400 incidents entravant l’accès ont été enregistrés à travers le pays depuis le début de l’année 2024, dont plus de 70 entre le 1er et le 7 mars dernier.</p>
<p>« Cette situation est due à des violences actives, notamment dans les communes de Carrefour, Port-au-Prince et Cité Soleil », a détaillé l’OCHA dans son dernier rapport de situation. Au cours de la semaine écoulée, les agences humanitaires onusiennes ont fait état de contraintes d’accès, qui ont été liées à la fermeture de l’aéroport, des écoles et des établissements de santé dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.</p>
<p>Dans ce climat d’insécurité, les mouvements de population se poursuivent. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), 362.000 personnes sont actuellement déplacées en Haïti, dont 15.000 personnes ont été nouvellement déplacées à Port-au-Prince. Plus de la moitié d’entre elles sont des enfants, un groupe particulièrement vulnérable.</p>
<h2>Près de la moitié de la population haïtienne a besoin d’une aide</h2>
<p>Malgré tous ces défis, les humanitaires continuent d’apporter de l’aide aux personnes déplacées par les violences les plus récentes, tout en poursuivant leurs programmes réguliers dans d’autres départements d’Haïti. À ce jour, le Programme alimentaire mondial (PAM) a livré quelque 75.000 repas aux personnes déplacées par les récentes violences.</p>
<p>Pour rappel, quelque 5,5 millions de personnes - près de la moitié de la population - ont besoin d’une aide humanitaire en Haïti.</p>
<p>Par ailleurs, le premier navire a pu quitter hier Port-au-Prince depuis la fin du mois de février, et ce navire est parti pour le port de Miragoâne avec huit camions chargés de médicaments et de fournitures médicales pour le secteur de la santé dans le département du Grand Sud, qui se trouve dans le sud du pays. Cette cargaison est destinée à plus de 80 centres de santé de la région.</p>
<p>S’agissant du financement, l’appel humanitaire n’est financé qu’à hauteur de 3,2%, soit 21,6 millions de dollars sur un appel de fonds de 674 millions de dollars pour 2024.</p>
Népal : Sang les femmes selon la tradition du Chhaupadi
2024-03-12T14:46:34+01:00
2024-03-12T14:46:34+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/les-regles-un-sujet-tabou-au-nepal-selon-la-tradition-du-chaupadi
Rédaction Patmedias avec ZoominTv
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/nepal-femme-regles/snapshot_19.jpg" /></p><p>Au Népal, une croyance traditionnelle oblige les filles et les femmes de fuir leurs foyers pendant leurs règles, jugées impures. Elles sont forcées d'aller dans des huttes qu'elles partagent. C'est le respect au pied de la lettre de la tradition hindoue du Chhaupadi, qui force les femmes menstruées à l'isolement et à la violence, sous couvert de tradition et de religion. Cette tradition vieille de plusieurs centaines d’années se pratique principalement dans les villages de montagne dans l’ouest du Népal. Les femmes sont considérées comme porteuses de malchance pendant leurs règles, et ne sont pas autorisées à dormir dans leur maison. Elles vivent donc dans une cabane faite de boue et de bois et n’ont pas le droit de toucher les symboles religieux, le lait ou le bétail. Ces conditions très précaires mènent régulièrement à des morts, liées à des morsures de serpent, au froid, ou à des infections. </p>
<p>Dans certaines régions du Népal, les femmes venant tout juste d'accoucher doivent passer jusqu'à un mois dans la hutte bâtie à l'extérieur de la maison, aussi appelée «chhau goth». Officiellement, la chhaupadi est interdite depuis une décennie, déclarée illégale par la Cour suprême du Népal en 2005. Mais la pratique perdure au nez et à la barbe des autorités. </p>
<p>Pourtant des femmes s'organisent pour lutter contre « cette pauvreté périodique ». Après avoir travaillé pour une ONG au Népal, Claire s'y est installée pour éduquer les femmes. La tradition pousse les femmes à être isolées quand elles ont leurs périodes, parfois dans des conditions sanitaires médiocres. </p>
<div>{vimeo}923500199{/vimeo}</div>
<div> </div>
<blockquote>
<p><strong>Les règles, un tabou qui tue au Népal</strong></p>
</blockquote>
<p>En 2019, un évènement a secoué la tradition et est apparu comme une victoire pour les militants des droits des femmes dans le pays. En effet, pour avoir causé la mort de sa belle-sœur, un homme a été arrêté. La jeune femme avait été exclue de la maison familiale par son beau-frère, car elle avait ses règles. La Népalaise de 21 ans avait été contrainte de passer la nuit dans une cabane. Et pour se tenir chaud durant le rude hiver himalayen, elle a allumé un feu. L'inhalation de la fumée l'a tuée.</p>
<p>Conformément à la loi népalaise de 2018, qui condamne la pratique du chhaupadi, qui signifie je vous le rappelle <strong>« quelqu'un qui porte une impureté »</strong> et vise à exclure de leurs maisons les femmes en période de menstruation, le beau-frère risquait trois mois de prison et 3 000 roupies (23 euros) d'amende.</p>
<p>Le porte-parole du ministère népalais de l'Intérieur a déclaré que la mort de la jeune femme avait secoué le gouvernement, qui a lancé une campagne pour abolir le chhaupadi. Les avocats et policiers de la région ont été chargés d'informer à nouveau les communautés qui le pratiquent de son interdiction et des risques encourus si la loi n'était pas respectée.</p>
<p>Car, même si la tradition est interdite depuis 2005 et considérée comme une «honte nationale», beaucoup de ceux qui la pratiquent n'ont pas l'air pressés de la voir disparaître.</p>
<p>La nouvelle de la mort de cette jeune népalaise est arrivée aux oreilles des militants et des médias, qui ont supplié la police d'intervenir. Celle-ci n'a pas voulu obtempérer. Selon les agents locaux, personne ne s'était plaint des conditions du décès de la jeune femme dans le village, il n'y avait donc pas de quoi enquêter. Ce sont les autorités nationales qui ont repris l'affaire et procédé à l'arrestation du beau-frère. <strong>« La police ne fait qu'ajouter de la douleur à notre tristesse, a déclaré au New York Times Krishna Budha, le chef du village. Elle est entrée dans la cabane d'elle-même, elle respectait nos coutumes ».</strong></p>
<p><strong>Une étude, publiée il y a 4 ans dans le journal Sexual and Reproductive Health Matters montrait que malgré l'interdiction, 77 % des filles âgées de 14 à 19 ans pratiquaient le chaupadi.</strong></p>
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/nepal-femme-regles/snapshot_19.jpg" /></p><p>Au Népal, une croyance traditionnelle oblige les filles et les femmes de fuir leurs foyers pendant leurs règles, jugées impures. Elles sont forcées d'aller dans des huttes qu'elles partagent. C'est le respect au pied de la lettre de la tradition hindoue du Chhaupadi, qui force les femmes menstruées à l'isolement et à la violence, sous couvert de tradition et de religion. Cette tradition vieille de plusieurs centaines d’années se pratique principalement dans les villages de montagne dans l’ouest du Népal. Les femmes sont considérées comme porteuses de malchance pendant leurs règles, et ne sont pas autorisées à dormir dans leur maison. Elles vivent donc dans une cabane faite de boue et de bois et n’ont pas le droit de toucher les symboles religieux, le lait ou le bétail. Ces conditions très précaires mènent régulièrement à des morts, liées à des morsures de serpent, au froid, ou à des infections. </p>
<p>Dans certaines régions du Népal, les femmes venant tout juste d'accoucher doivent passer jusqu'à un mois dans la hutte bâtie à l'extérieur de la maison, aussi appelée «chhau goth». Officiellement, la chhaupadi est interdite depuis une décennie, déclarée illégale par la Cour suprême du Népal en 2005. Mais la pratique perdure au nez et à la barbe des autorités. </p>
<p>Pourtant des femmes s'organisent pour lutter contre « cette pauvreté périodique ». Après avoir travaillé pour une ONG au Népal, Claire s'y est installée pour éduquer les femmes. La tradition pousse les femmes à être isolées quand elles ont leurs périodes, parfois dans des conditions sanitaires médiocres. </p>
<div>{vimeo}923500199{/vimeo}</div>
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<p><strong>Les règles, un tabou qui tue au Népal</strong></p>
</blockquote>
<p>En 2019, un évènement a secoué la tradition et est apparu comme une victoire pour les militants des droits des femmes dans le pays. En effet, pour avoir causé la mort de sa belle-sœur, un homme a été arrêté. La jeune femme avait été exclue de la maison familiale par son beau-frère, car elle avait ses règles. La Népalaise de 21 ans avait été contrainte de passer la nuit dans une cabane. Et pour se tenir chaud durant le rude hiver himalayen, elle a allumé un feu. L'inhalation de la fumée l'a tuée.</p>
<p>Conformément à la loi népalaise de 2018, qui condamne la pratique du chhaupadi, qui signifie je vous le rappelle <strong>« quelqu'un qui porte une impureté »</strong> et vise à exclure de leurs maisons les femmes en période de menstruation, le beau-frère risquait trois mois de prison et 3 000 roupies (23 euros) d'amende.</p>
<p>Le porte-parole du ministère népalais de l'Intérieur a déclaré que la mort de la jeune femme avait secoué le gouvernement, qui a lancé une campagne pour abolir le chhaupadi. Les avocats et policiers de la région ont été chargés d'informer à nouveau les communautés qui le pratiquent de son interdiction et des risques encourus si la loi n'était pas respectée.</p>
<p>Car, même si la tradition est interdite depuis 2005 et considérée comme une «honte nationale», beaucoup de ceux qui la pratiquent n'ont pas l'air pressés de la voir disparaître.</p>
<p>La nouvelle de la mort de cette jeune népalaise est arrivée aux oreilles des militants et des médias, qui ont supplié la police d'intervenir. Celle-ci n'a pas voulu obtempérer. Selon les agents locaux, personne ne s'était plaint des conditions du décès de la jeune femme dans le village, il n'y avait donc pas de quoi enquêter. Ce sont les autorités nationales qui ont repris l'affaire et procédé à l'arrestation du beau-frère. <strong>« La police ne fait qu'ajouter de la douleur à notre tristesse, a déclaré au New York Times Krishna Budha, le chef du village. Elle est entrée dans la cabane d'elle-même, elle respectait nos coutumes ».</strong></p>
<p><strong>Une étude, publiée il y a 4 ans dans le journal Sexual and Reproductive Health Matters montrait que malgré l'interdiction, 77 % des filles âgées de 14 à 19 ans pratiquaient le chaupadi.</strong></p>
Reconnaître la Palestine ? Observations sur les fonctions de la reconnaissance en droit international
2024-03-05T11:07:41+01:00
2024-03-05T11:07:41+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/reconnaitre-la-palestine-observations-sur-les-fonctions-de-la-reconnaissance-en-droit-international
Rédaction Patmedias avec Romain Le Boeuf (Professeur à l’Université Aix-Marseille)
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/palestine/palestine.jpg" /></p><p>Le Président de la République Emmanuel Macron a récemment déclaré que la reconnaissance de l’État de Palestine « n’est pas un tabou pour la France » (LeMonde.fr, 16 février 2024). Cette affirmation s’inscrit dans une série de déclarations analogues de plusieurs responsables politiques européens. La question de la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État est au cœur du conflit israélo-palestinien depuis 1948, tout comme l’est la reconnaissance d’Israël par l’ensemble des États arabes. Ce débat récurrent ne cesse toutefois pas d’intriguer du point de vue du droit international.</p>
<p>Il suggère en effet que l’existence de la Palestine dépendrait de sa reconnaissance, ce qui n’est pas le cas. En effet, et contrairement à une idée tenace, la reconnaissance n’est pas une condition d’existence de l’État en droit international. Ses fonctions sont limitées, et la question du statut — actuel et futur — de la Palestine doit être envisagée indépendamment des positions exprimées par les uns et les autres, à partir d’éléments objectifs.</p>
<h2>Les conditions d’existence de l’État en droit international</h2>
<p>Parmi les multiples fonctions exercées par le regretté Robert Badinter, il convient de rappeler celle de Président de la <a href="https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1991_num_37_1_3021">Commission d’arbitrage de la Conférence pour la paix en Yougoslavie.</a> Cette commission avait été instituée afin de fournir un cadre juridique au règlement du conflit qui s’est déroulé dans les Balkans à partir de 1991 et jusqu’à la conclusion des accords de Dayton en 1995. La Commission a rendu 10 avis portant sur les conditions d’apparition des nouveaux États sur la scène internationale. Dès son premier avis, rendu le 20 novembre 1991, la commission a rappelé les principes fondamentaux régissant la question. Elle rappelle que la question doit être décidée « en fonction des principes du droit international qui permettent de définir à quelles conditions une entité constitue un État ». L’existence d’un État ne dépend donc ni de sa seule aspiration à exister, ni des conditions que les autres États pourraient prétendre imposer à partir de leurs ordres juridiques nationaux.</p>
<p>La Commission précise alors que « l’État est communément défini en droit international comme une collectivité qui se compose d’un territoire et d’une population soumis à un pouvoir politique organisé » et « qu’il se caractérise par la souveraineté ». Cette définition est largement admise par la doctrine et s’inscrit dans le prolongement de celle donnée par la convention de Montevideo en 1934, qui avait précisément pour but de contenir les abus inhérents à une conception exclusivement politique de la reconnaissance. De cette définition, il résulte qu’un État existe à partir du moment où il réunit effectivement les éléments constitutifs que sont le territoire, la population et le gouvernement. La reconnaissance, en tout état de cause, ne figure pas parmi les éléments constitutifs de l’État.</p>
<h2>Les fonctions de la reconnaissance en droit international</h2>
<p>Cette absence de caractère constitutif de la reconnaissance confirme la position adoptée par l’Institut de droit international dans sa <a href="https://www.idi-iil.org/app/uploads/2017/06/1936_brux_01_fr.pdf">résolution de 1936 sur la reconnaissance des nouveaux États.</a> L’Institut considère en effet que « [l]a reconnaissance a un effet déclaratif » (art. 1). Elle est définie comme « l’acte libre par lequel un ou plusieurs États constatent l’existence sur un territoire déterminé d’une société humaine politiquement organisée, indépendante de tout autre État existant ». La reconnaissance traduit donc le constat, par un État existant, du fait qu’un État nouveau réunit effectivement les critères objectifs prévus par le droit international. Elle n’exprime en aucun cas une condition de cette existence, et moins encore un consentement.</p>
<p>Le texte précise à cet égard que « l’existence de l’État nouveau avec tous les effets juridiques qui s’attachent à cette existence n’est pas affectée par le refus de reconnaissance d’un ou plusieurs États ». Dès lors qu’une entité réunit les conditions requises, le fait qu’elle ne soit pas reconnue est ainsi sans effet sur son existence et sur ses droits en tant qu’État. Pour les mêmes raisons, et à l’inverse, la reconnaissance seule est sans effet sur l’existence d’un État qui ne réunirait pas ces conditions (la reconnaissance des régions séparatistes de l’Ukraine par la Russie n’a pas ainsi pu avoir pour effet de conférer à ces régions le statut d’État ou les droits qui y sont attachés).</p>
<p>Dès lors se pose la question de savoir quelles sont les fonctions de la reconnaissance en droit international (sur cette question, lire <a href="https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_2013_num_59_1_4838_t26_0671_0000_1">É. Wyler, Théorie et pratique de la reconnaissance d’État, Bruylant, 2013).</a> Dépourvue d’effets quant à l’existence ou aux droits de l’État, il pourrait précocement être conclu qu’elle ne sert à rien, si ce n’est sur le plan politique ou symbolique. Ce n’est pourtant pas le cas. La reconnaissance assume deux fonctions proprement juridiques. La première est normative : l’auteur, qui ayant reconnu par une déclaration unilatérale ou un traité qu’une situation existe en fait, n’a plus la possibilité de contester cette existence. Il est juridiquement lié par sa reconnaissance. La seconde fonction juridique de la reconnaissance est probatoire : elle opère à la manière d’un témoignage quant à la réunion effective des éléments constitutifs par le nouvel État. C’est en ce sens que la Commission d’arbitrage pour l’ex-Yougoslavie avait relevé, dans son avis n° 8, que « si la reconnaissance d’un État par d’autres États n’a qu’une valeur déclarative, celle-ci […] témoigne de la conviction de ces États que l’entité politique ainsi reconnue constitue une réalité ». L’existence de reconnaissances nombreuses est ainsi un indice, parmi d’autres, du fait qu’un État a effectivement réuni les conditions requises, tandis que l’absence de reconnaissances indique au contraire les doutes de la communauté internationale quant à la réunion effective de ces éléments.</p>
<p>C’est donc à la double lumière des critères objectifs d’existence de l’État et de ces fonctions de la reconnaissance que doit-être envisagé le statut actuel de la Palestine en droit international.</p>
<h2>Le statut actuel de la Palestine en droit international</h2>
<p>La question de l’existence de la Palestine en tant qu’État ne saurait être réduite ou subordonnée à la reconnaissance d’Israël, des États-Unis ou de la France. Elle dépend, exclusivement, de l’existence objective de chacun des éléments constitutifs énumérés précédemment. Que l’ensemble de ces éléments existe, et la Palestine existe également. Que l’un fasse défaut, et la Palestine n’existe pas, faute de correspondre aux conditions nécessaires à l’acquisition du statut d’État. Assurément, chacun des critères pourra faire l’objet de débats nombreux, sur le plan juridique autant que politique, et qui relèvent d’une appréciation irréductiblement subjective. Nul n’est tenu d’être convaincu que la Palestine possède un territoire, une population et un gouvernement au sens que le droit international donne à ces termes. Cependant, il n’est pas davantage interdit de l’être.</p>
<p>Les divisions de la communauté internationale en ce qui concerne la reconnaissance de la Palestine traduisent donc, en droit, des divergences d’appréciation quant à la réunion des conditions requises. À ce jour, la Palestine a été reconnue par 139 États sur les 193 que compte l’Organisation des Nations Unies : ce sont autant d’États qui ont, par leur reconnaissance, témoigné du fait qu’ils estimaient que la Palestine a effectivement réuni les conditions requises par le droit international et constitue d’ores et déjà un État. La Palestine est également membre de plusieurs organisations internationales. Elle a été admise en 2012 aux Nations Unies en tant qu’État non-membre observateur : la résolution en ce sens a recueilli 138 votes favorables (dont celui de la France, selon le procès-verbal de la séance), 41 abstentions et 9 votes négatifs ; le nombre de voix favorables suffirait à faire admettre la Palestine en tant que membre à part entière de l’organisation si la procédure n’était pas soumise au droit de veto de certains membres permanents. La Cour pénale internationale a admis en 2021 que la Palestine avait valablement pu ratifier le Statut de Rome — lequel est ouvert à « l’adhésion de tous les États » (art. 125) — et a reconnu sa compétence sur cette base. Certes, ces multiples reconnaissances ne sauraient par elles-mêmes conférer le statut d’État à la Palestine : elles sont néanmoins autant de témoignages portés en faveur de son existence. De sorte que la « solution à deux États », brandie comme un horizon pour le Moyen-Orient, pourrait être pour le processus de paix non un aboutissement, mais un nouveau point de départ.</p>
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<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/palestine/palestine.jpg" /></p><p>Le Président de la République Emmanuel Macron a récemment déclaré que la reconnaissance de l’État de Palestine « n’est pas un tabou pour la France » (LeMonde.fr, 16 février 2024). Cette affirmation s’inscrit dans une série de déclarations analogues de plusieurs responsables politiques européens. La question de la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État est au cœur du conflit israélo-palestinien depuis 1948, tout comme l’est la reconnaissance d’Israël par l’ensemble des États arabes. Ce débat récurrent ne cesse toutefois pas d’intriguer du point de vue du droit international.</p>
<p>Il suggère en effet que l’existence de la Palestine dépendrait de sa reconnaissance, ce qui n’est pas le cas. En effet, et contrairement à une idée tenace, la reconnaissance n’est pas une condition d’existence de l’État en droit international. Ses fonctions sont limitées, et la question du statut — actuel et futur — de la Palestine doit être envisagée indépendamment des positions exprimées par les uns et les autres, à partir d’éléments objectifs.</p>
<h2>Les conditions d’existence de l’État en droit international</h2>
<p>Parmi les multiples fonctions exercées par le regretté Robert Badinter, il convient de rappeler celle de Président de la <a href="https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1991_num_37_1_3021">Commission d’arbitrage de la Conférence pour la paix en Yougoslavie.</a> Cette commission avait été instituée afin de fournir un cadre juridique au règlement du conflit qui s’est déroulé dans les Balkans à partir de 1991 et jusqu’à la conclusion des accords de Dayton en 1995. La Commission a rendu 10 avis portant sur les conditions d’apparition des nouveaux États sur la scène internationale. Dès son premier avis, rendu le 20 novembre 1991, la commission a rappelé les principes fondamentaux régissant la question. Elle rappelle que la question doit être décidée « en fonction des principes du droit international qui permettent de définir à quelles conditions une entité constitue un État ». L’existence d’un État ne dépend donc ni de sa seule aspiration à exister, ni des conditions que les autres États pourraient prétendre imposer à partir de leurs ordres juridiques nationaux.</p>
<p>La Commission précise alors que « l’État est communément défini en droit international comme une collectivité qui se compose d’un territoire et d’une population soumis à un pouvoir politique organisé » et « qu’il se caractérise par la souveraineté ». Cette définition est largement admise par la doctrine et s’inscrit dans le prolongement de celle donnée par la convention de Montevideo en 1934, qui avait précisément pour but de contenir les abus inhérents à une conception exclusivement politique de la reconnaissance. De cette définition, il résulte qu’un État existe à partir du moment où il réunit effectivement les éléments constitutifs que sont le territoire, la population et le gouvernement. La reconnaissance, en tout état de cause, ne figure pas parmi les éléments constitutifs de l’État.</p>
<h2>Les fonctions de la reconnaissance en droit international</h2>
<p>Cette absence de caractère constitutif de la reconnaissance confirme la position adoptée par l’Institut de droit international dans sa <a href="https://www.idi-iil.org/app/uploads/2017/06/1936_brux_01_fr.pdf">résolution de 1936 sur la reconnaissance des nouveaux États.</a> L’Institut considère en effet que « [l]a reconnaissance a un effet déclaratif » (art. 1). Elle est définie comme « l’acte libre par lequel un ou plusieurs États constatent l’existence sur un territoire déterminé d’une société humaine politiquement organisée, indépendante de tout autre État existant ». La reconnaissance traduit donc le constat, par un État existant, du fait qu’un État nouveau réunit effectivement les critères objectifs prévus par le droit international. Elle n’exprime en aucun cas une condition de cette existence, et moins encore un consentement.</p>
<p>Le texte précise à cet égard que « l’existence de l’État nouveau avec tous les effets juridiques qui s’attachent à cette existence n’est pas affectée par le refus de reconnaissance d’un ou plusieurs États ». Dès lors qu’une entité réunit les conditions requises, le fait qu’elle ne soit pas reconnue est ainsi sans effet sur son existence et sur ses droits en tant qu’État. Pour les mêmes raisons, et à l’inverse, la reconnaissance seule est sans effet sur l’existence d’un État qui ne réunirait pas ces conditions (la reconnaissance des régions séparatistes de l’Ukraine par la Russie n’a pas ainsi pu avoir pour effet de conférer à ces régions le statut d’État ou les droits qui y sont attachés).</p>
<p>Dès lors se pose la question de savoir quelles sont les fonctions de la reconnaissance en droit international (sur cette question, lire <a href="https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_2013_num_59_1_4838_t26_0671_0000_1">É. Wyler, Théorie et pratique de la reconnaissance d’État, Bruylant, 2013).</a> Dépourvue d’effets quant à l’existence ou aux droits de l’État, il pourrait précocement être conclu qu’elle ne sert à rien, si ce n’est sur le plan politique ou symbolique. Ce n’est pourtant pas le cas. La reconnaissance assume deux fonctions proprement juridiques. La première est normative : l’auteur, qui ayant reconnu par une déclaration unilatérale ou un traité qu’une situation existe en fait, n’a plus la possibilité de contester cette existence. Il est juridiquement lié par sa reconnaissance. La seconde fonction juridique de la reconnaissance est probatoire : elle opère à la manière d’un témoignage quant à la réunion effective des éléments constitutifs par le nouvel État. C’est en ce sens que la Commission d’arbitrage pour l’ex-Yougoslavie avait relevé, dans son avis n° 8, que « si la reconnaissance d’un État par d’autres États n’a qu’une valeur déclarative, celle-ci […] témoigne de la conviction de ces États que l’entité politique ainsi reconnue constitue une réalité ». L’existence de reconnaissances nombreuses est ainsi un indice, parmi d’autres, du fait qu’un État a effectivement réuni les conditions requises, tandis que l’absence de reconnaissances indique au contraire les doutes de la communauté internationale quant à la réunion effective de ces éléments.</p>
<p>C’est donc à la double lumière des critères objectifs d’existence de l’État et de ces fonctions de la reconnaissance que doit-être envisagé le statut actuel de la Palestine en droit international.</p>
<h2>Le statut actuel de la Palestine en droit international</h2>
<p>La question de l’existence de la Palestine en tant qu’État ne saurait être réduite ou subordonnée à la reconnaissance d’Israël, des États-Unis ou de la France. Elle dépend, exclusivement, de l’existence objective de chacun des éléments constitutifs énumérés précédemment. Que l’ensemble de ces éléments existe, et la Palestine existe également. Que l’un fasse défaut, et la Palestine n’existe pas, faute de correspondre aux conditions nécessaires à l’acquisition du statut d’État. Assurément, chacun des critères pourra faire l’objet de débats nombreux, sur le plan juridique autant que politique, et qui relèvent d’une appréciation irréductiblement subjective. Nul n’est tenu d’être convaincu que la Palestine possède un territoire, une population et un gouvernement au sens que le droit international donne à ces termes. Cependant, il n’est pas davantage interdit de l’être.</p>
<p>Les divisions de la communauté internationale en ce qui concerne la reconnaissance de la Palestine traduisent donc, en droit, des divergences d’appréciation quant à la réunion des conditions requises. À ce jour, la Palestine a été reconnue par 139 États sur les 193 que compte l’Organisation des Nations Unies : ce sont autant d’États qui ont, par leur reconnaissance, témoigné du fait qu’ils estimaient que la Palestine a effectivement réuni les conditions requises par le droit international et constitue d’ores et déjà un État. La Palestine est également membre de plusieurs organisations internationales. Elle a été admise en 2012 aux Nations Unies en tant qu’État non-membre observateur : la résolution en ce sens a recueilli 138 votes favorables (dont celui de la France, selon le procès-verbal de la séance), 41 abstentions et 9 votes négatifs ; le nombre de voix favorables suffirait à faire admettre la Palestine en tant que membre à part entière de l’organisation si la procédure n’était pas soumise au droit de veto de certains membres permanents. La Cour pénale internationale a admis en 2021 que la Palestine avait valablement pu ratifier le Statut de Rome — lequel est ouvert à « l’adhésion de tous les États » (art. 125) — et a reconnu sa compétence sur cette base. Certes, ces multiples reconnaissances ne sauraient par elles-mêmes conférer le statut d’État à la Palestine : elles sont néanmoins autant de témoignages portés en faveur de son existence. De sorte que la « solution à deux États », brandie comme un horizon pour le Moyen-Orient, pourrait être pour le processus de paix non un aboutissement, mais un nouveau point de départ.</p>
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Territoires palestiniens occupés : derniers jours d’audiences à la Cour internationale de Justice
2024-02-29T11:01:49+01:00
2024-02-29T11:01:49+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/territoires-palestiniens-occupes-derniers-jours-d-audiences-a-la-cour-internationale-de-justice
Rédaction Patmedias avec Onu Info
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/cij/cij.jpg" /></p><p>L’avis consultatif demandé en décembre 2022 par l’Assemblée générale des Nations Unies à la Cour internationale de Justice (CIJ) a donné à lieu à des audiences qui se sont ouvertes le 19 février et se sont poursuivies jusqu’au 26 février, avec un total de 52 Etats et trois organisations internationales présentant leurs avis.</p>
<h2>L’Iran critique « l’inaction » du Conseil de sécurité</h2>
<p>La République islamique d’Iran a souligné le 22 février la « gravité » de la situation à Gaza, tout en pointant « l’inaction ou l’action insuffisante du Conseil de sécurité comme, si ce n'est la principale cause, l’une des principales causes de l’occupation prolongée des Territoires palestiniens. Toutes les atrocités et les crimes commis par le régime israélien durant les presque 80 dernières années sont la conséquence de cette inaction. Même aujourd’hui, le Conseil de sécurité est paralysé, en raison de l’impasse causée par un certain membre permanent ».</p>
<p>L’Iran a appelé à cesser la coopération sous toutes ses formes, qu’elle soit « politique, militaire, économique ou autre » avec Israël, de nature à lui permettre de « poursuivre son occupation prolongée», ainsi qu’à la « fin complète de toutes les opérations militaires d’Israël dans la bande de Gaza ».</p>
<h2>L’Iraq et la Jordanie demandent la fin de l’occupation</h2>
<p>L’Iraq a plaidé pour la compétence de la CIJ dans la procédure en cours, notant que la Cour a déjà rendu un avis consultatif sur les conséquences légales découlant de la construction du mur dans les Territoires occupés en 2004.</p>
<p>Dans cette avis, la Cour avait estimé que « la construction du mur et le régime qui lui était associé créaient sur le terrain un « fait accompli » qui aurait pu devenir permanent et, de ce fait, équivaloir à une annexion de facto », en violation du droit à l’auto-détermination des Palestiniens.</p>
<p>Bagdad a également appelé au « respect (…) en tout lieu et toute circonstance » de l’avis rendu par la CIJ le 26 janvier dans le cadre de la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël pour « génocide » à Gaza, « afin d’arrêter la machine à tuer systématique contre le peuple palestinien ».</p>
<p>S’exprimant pour la Jordanie, Ayman Safadi, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a évoqué les horreurs de la guerre à Gaza, où « des enfants sont opérés sans anesthésie ». Il a déclaré qu’à « Gaza, les Palestiniens meurent à cause de la guerre d’Israël. Ils meurent aussi de faim et de manque de médicaments, car Israël empêche la livraison de nourriture et de médicaments, en violation du droit humanitaire international, et en défiant les mesures conservatoires que vous avez ordonnées. Cette agression doit cesser, et cesser immédiatement. (…) Israël se comporte, et a été autorisé à se comporter, au mépris total du droit international. Cela ne peut pas continuer ».</p>
<p>Affirmant que « l’occupation est illégale et inhumaine », il a exhorté la Cour à « juger que l’occupation israélienne, le source de tout le mal, doit prendre fin ».</p>
<h2>13 Etats supplémentaires évoquent des réparations</h2>
<p>Très ému, Ali Ahmad Ebraheem S. Al-Dafiri, Ambassadeur du Koweït aux Pays-Bas, a affirmé que « la violence sans précédent à Gaza est le résultat de 57 ans d’occupation illégale des Territoires palestiniens, et elle doit cesser ». Le Koweït a demandé, lui aussi, la fin de l’occupation et une solution négociée à deux Etats le long des frontières de 1967 avec Jérusalem pour capitale. Ce pays a ajouté que la « puissance occupante est sous l’obligation de procéder à une réparation complète du dommage causé par son occupation et ses pratiques et politiques discriminatoires ».</p>
<p>Le Liban a souligné le fait que la CIJ a déjà affirmé en 2004 dans son avis sur la construction du mur qu’Israël est « tenu de restituer les terres, les vergers, les oliveraies et les autres biens immobiliers saisis à toute personne physique ou morale ». Le Liban a ajouté qu’Israël « est tenu aussi de cesser sa violation du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, de mettre fin à son occupation des territoires palestiniens et de reconnaître l’État de Palestine. Et de fournir réparation ».</p>
<p>De même, la Libye, la Syrie, la Malaisie, l’Irlande, la Namibie, Oman, l’Indonésie, la Slovénie, la Tunisie, l’Espagne et les Maldives ont plaidé pour des réparations, par voies de restitutions ou d’indemnisations. Au total, 19 pays ont préconisé des réparations au cours des six jours d’audiences.</p>
<h2>Le Royaume-Uni invite la CIJ à ne pas répondre à la demande d’avis consultatif</h2>
<p>Le Royaume-Uni a repris le 23 février nombre des arguments avancés par écrit par les Etats-Unis, le Canada, Fiji, la Hongrie et la Zambie, selon lesquels il faut respecter le cadre existant au Conseil de sécurité pour permettre à une solution négociée d’avancer.</p>
<p>Londres est allé plus loin, en demandant à la Cour de ne pas se prononcer, en raison de la manière dont sont formulées les questions posées par l’Assemblée générale. Ces deux questions reviennent à « avoir l’entière question palestienne examinée par la plus haute cour du monde », comme l’ont affirmé les Etats-Unis.</p>
<p>Selon le Royaume-Uni, la Cour ne peut pas interférer dans une dispute entre deux parties, comme mentionné dans son avis consultatif de 1975 sur le Sahara occidental, sans le consentement des deux parties.</p>
<p>En outre, la Cour pourrait « tirer des conclusions légales sur une base factuelle incorrecte », en raison non seulement du conflit en cours, mais aussi de l’étendue de la documentation nécessaire : « une base factuelle qui s’étend sur quelque 57 années et un dossier des Nations Unies qui comporte 30.000 pages ».</p>
<p>Enfin, le Royaume-Uni estime que le cadre posé par le Conseil de sécurité, avec les résolutions 242 et 338, envisage le retrait d’Israël des Territoires occupés via la négociation, et non une décision de justice.</p>
<h2>… tandis que de nombreux pays défendent la compétence de la Cour</h2>
<p>L’Irlande condamne les attaques du 7 octobre 2023, mais estime que « les limites (du droit à l’auto-défense) ont été dépassées par Israël dans sa réponse militaire à l’attaque du Hamas ».</p>
<p>Rossa Fanning, Procureur général de l’Irlande, a affirmé que son pays « croit qu’une clarification maintenant, par cette Cour, sur les questions de droit international posées par l’occupation prolongée des Territoires palestiniens aidera à apporter une fondation stable sur laquelle construire une résolution juste » du conflit.</p>
<p>« Plusieurs pays ont suggéré que cette demande pour un avis consultatif est une tentative de résoudre une dispute bilatérale sans le consentement de l’une des parties. Nous regrettons beaucoup qu’Israël ait choisi de ne pas s’engager avec le sujet de la requête (…) Cependant, selon nous, la question des Territoires palestiniens occupés est une préoccupation directe des Nations Unies et va beaucoup plus loin qu’une simple dispute bilatérale ».</p>
<p>La compétence de la CIJ a été défendue par nombre d’Etats, dont la Norvège, qui a insisté sur une situation « d’annexation de facto » dans les Territoires palestiniens, le Pakistan, l’Espagne, le Japon et la Chine, qui a affirmé son soutien « à la juste cause du peuple palestinien ». La Suisse a déclaré qu’« Israël a des préoccupations légitimes en matière de sécurité, mais aussi l’obligation de respecter le droit international ».</p>
<p>Abdel Sattar Issa, ambassadeur du Liban aux Pays-Bas, a estimé que « demander à la Cour de ne pas intervenir, de ne pas rendre son avis consultatif au nom d’un processus de négociation bilatérale à protéger, d’une solution politique à préserver, est un argument pervers qui crée un antagonisme entre le politique et le juridique alors qu’ils sont dans toute société, y compris la société internationale, deux éléments complémentaires en relation dialectique. Le droit cadre le politique, empêche sa dérive, que ce soit au niveau public ou privé. Le droit garantit un minimum de justice dans les relations ».</p>
<p>De même, la Syrie a défendu la compétence de la Cour, à un moment où « les Palestiniens sont sans réelle protection ». Ammar Al Arsan, chef de la Mission permanente de la Syrie auprès de l’Union européenne (UE), a affirmé que « nous sommes là aujourd’hui pour nous assurer qu’eux – les occupants – ne s’en sortent pas avec impunité ».</p>
<h2>« Il n’y a pas de processus de paix », selon l’Indonésie</h2>
<p><br />L’Indonésie a été plus loin dans l’opposition à l’argument, avancé par les Etats-Unis, selon lequel l’avis consultatif de la Cour pourrait impacter un processus de paix négociée : « Tout d’abord, il n’y a pas de processus de paix viable à compromettre. (…) Après tout, la négociation avec quelqu’un qui braque un pistolet sur votre tête n’est pas une négociation du tout (…). En novembre dernier, le Premier ministre Netanyahu s’est même vanté d’être 'fier d’avoir empêché l’établissement d’un Etat palestinien' ».</p>
<p>Un argument repris par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui regroupe 57 Etats : « Y a-t-il des négociations en cours entre Israël et la Palestine ? La vérité sur cette question, c’est qu’il n’y en a plus. Il s’agit d’un mythe qui a été entretenu artificiellement longtemps, mais qui, à la lumière des événements, s’est effondré de l’aveu même des intéressés ».</p>
<h2>Le Qatar plaide pour une qualification « d’apartheid » des pratiques d’Israël</h2>
<p>La plaidoirie du Qatar, menée par Mutlaq Bin Majed Al-Qahtani, ambassadeur aux Pays-Bas, a mis en avant une « perception croissante selon laquelle le droit international s’applique à certains, mais pas à d’autres. Que certains peuples sont considérés comme méritant la sécurité, la liberté et l’auto-détermination, mais d’autres non. Que certains enfants sont jugés dignes d’être protégés par la loi, mais d’autres sont tués par milliers ».</p>
<p>Le Qatar a dénoncé une violence qui est devenue « une partie de la vie pour les Palestiniens même avant le début de l’occupation en 1967. Et Gaza a toujours payé le prix le plus fort. Dans les 15 ans qui ont précédé le 7 octobre 2023, les campagnes militaires israéliennes ont tué 5.365 Palestiniens à Gaza, dont la majorité était incontestablement des civils ».</p>
<p>L’ambassadeur a évoqué la hausse des violences en Cisjordanie et « la persécution systématique des organisations de défense des droits de l’homme et des journalistes », mentionnant la mort de Shireen Abu Akleh de la chaîne qatarie Al Jazeera, « assassinée par les forces israéliennes le 11 mai 2022 ».</p>
<p>Le Qatar a enjoint la CIJ à qualifier de régime d’apartheid l’occupation des Territoires palestiniens, un argument avancé par 25 participants dans les audiences, de sorte que la « communauté internationale, l’Assemblée générale incluse, puisse activer des mécanismes similaires à ceux utilisés avec le régime d’apartheid en Afrique du Sud pour mettre fin à l’occupation. C’est le chemin le plus sûr vers la vérité, la justice et oui, la réconciliation ».</p>
<h2>Trois organisations internationales s’expriment</h2>
<p>Le 26 février, au dernier jour d’audiences, la Ligue des Etats arabes a appelé à la fin de l’occupation et au retrait « immédiat » de tous les colons israéliens des Territoires occupés.</p>
<p>L’OCI a conclu sa présentation par ces mots : « La violence infondée et impunie qu’Israël exerce sur les Palestiniens entraîne en réponse une autre violence dans un cycle infernal, celui de la vengeance, qui est toujours à l’avantage du plus fort. C’est l’enchaînement meurtrier qui se déroule tragiquement sous nos yeux. Pour le rompre, il faut un tiers impartial affirmant avec autorité ce que doit être l’application de la norme commune ».</p>
<p>Enfin, l’Union africaine (UA) a déclaré que « l’agression d’Israël contre Gaza n’est rien d’autre qu’une tentative honteuse de créer une nouvelle Nakba ».</p>
<p>La Cour est entrée en délibération, avant de rendre un avis consultatif qui sera donné à une date ultérieure.</p>
<p><strong>Article produit par le Centre d'information des Nations Unies pour l'Europe occidentale, basé à Bruxelles.</strong></p>
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<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/cij/cij.jpg" /></p><p>L’avis consultatif demandé en décembre 2022 par l’Assemblée générale des Nations Unies à la Cour internationale de Justice (CIJ) a donné à lieu à des audiences qui se sont ouvertes le 19 février et se sont poursuivies jusqu’au 26 février, avec un total de 52 Etats et trois organisations internationales présentant leurs avis.</p>
<h2>L’Iran critique « l’inaction » du Conseil de sécurité</h2>
<p>La République islamique d’Iran a souligné le 22 février la « gravité » de la situation à Gaza, tout en pointant « l’inaction ou l’action insuffisante du Conseil de sécurité comme, si ce n'est la principale cause, l’une des principales causes de l’occupation prolongée des Territoires palestiniens. Toutes les atrocités et les crimes commis par le régime israélien durant les presque 80 dernières années sont la conséquence de cette inaction. Même aujourd’hui, le Conseil de sécurité est paralysé, en raison de l’impasse causée par un certain membre permanent ».</p>
<p>L’Iran a appelé à cesser la coopération sous toutes ses formes, qu’elle soit « politique, militaire, économique ou autre » avec Israël, de nature à lui permettre de « poursuivre son occupation prolongée», ainsi qu’à la « fin complète de toutes les opérations militaires d’Israël dans la bande de Gaza ».</p>
<h2>L’Iraq et la Jordanie demandent la fin de l’occupation</h2>
<p>L’Iraq a plaidé pour la compétence de la CIJ dans la procédure en cours, notant que la Cour a déjà rendu un avis consultatif sur les conséquences légales découlant de la construction du mur dans les Territoires occupés en 2004.</p>
<p>Dans cette avis, la Cour avait estimé que « la construction du mur et le régime qui lui était associé créaient sur le terrain un « fait accompli » qui aurait pu devenir permanent et, de ce fait, équivaloir à une annexion de facto », en violation du droit à l’auto-détermination des Palestiniens.</p>
<p>Bagdad a également appelé au « respect (…) en tout lieu et toute circonstance » de l’avis rendu par la CIJ le 26 janvier dans le cadre de la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël pour « génocide » à Gaza, « afin d’arrêter la machine à tuer systématique contre le peuple palestinien ».</p>
<p>S’exprimant pour la Jordanie, Ayman Safadi, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a évoqué les horreurs de la guerre à Gaza, où « des enfants sont opérés sans anesthésie ». Il a déclaré qu’à « Gaza, les Palestiniens meurent à cause de la guerre d’Israël. Ils meurent aussi de faim et de manque de médicaments, car Israël empêche la livraison de nourriture et de médicaments, en violation du droit humanitaire international, et en défiant les mesures conservatoires que vous avez ordonnées. Cette agression doit cesser, et cesser immédiatement. (…) Israël se comporte, et a été autorisé à se comporter, au mépris total du droit international. Cela ne peut pas continuer ».</p>
<p>Affirmant que « l’occupation est illégale et inhumaine », il a exhorté la Cour à « juger que l’occupation israélienne, le source de tout le mal, doit prendre fin ».</p>
<h2>13 Etats supplémentaires évoquent des réparations</h2>
<p>Très ému, Ali Ahmad Ebraheem S. Al-Dafiri, Ambassadeur du Koweït aux Pays-Bas, a affirmé que « la violence sans précédent à Gaza est le résultat de 57 ans d’occupation illégale des Territoires palestiniens, et elle doit cesser ». Le Koweït a demandé, lui aussi, la fin de l’occupation et une solution négociée à deux Etats le long des frontières de 1967 avec Jérusalem pour capitale. Ce pays a ajouté que la « puissance occupante est sous l’obligation de procéder à une réparation complète du dommage causé par son occupation et ses pratiques et politiques discriminatoires ».</p>
<p>Le Liban a souligné le fait que la CIJ a déjà affirmé en 2004 dans son avis sur la construction du mur qu’Israël est « tenu de restituer les terres, les vergers, les oliveraies et les autres biens immobiliers saisis à toute personne physique ou morale ». Le Liban a ajouté qu’Israël « est tenu aussi de cesser sa violation du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, de mettre fin à son occupation des territoires palestiniens et de reconnaître l’État de Palestine. Et de fournir réparation ».</p>
<p>De même, la Libye, la Syrie, la Malaisie, l’Irlande, la Namibie, Oman, l’Indonésie, la Slovénie, la Tunisie, l’Espagne et les Maldives ont plaidé pour des réparations, par voies de restitutions ou d’indemnisations. Au total, 19 pays ont préconisé des réparations au cours des six jours d’audiences.</p>
<h2>Le Royaume-Uni invite la CIJ à ne pas répondre à la demande d’avis consultatif</h2>
<p>Le Royaume-Uni a repris le 23 février nombre des arguments avancés par écrit par les Etats-Unis, le Canada, Fiji, la Hongrie et la Zambie, selon lesquels il faut respecter le cadre existant au Conseil de sécurité pour permettre à une solution négociée d’avancer.</p>
<p>Londres est allé plus loin, en demandant à la Cour de ne pas se prononcer, en raison de la manière dont sont formulées les questions posées par l’Assemblée générale. Ces deux questions reviennent à « avoir l’entière question palestienne examinée par la plus haute cour du monde », comme l’ont affirmé les Etats-Unis.</p>
<p>Selon le Royaume-Uni, la Cour ne peut pas interférer dans une dispute entre deux parties, comme mentionné dans son avis consultatif de 1975 sur le Sahara occidental, sans le consentement des deux parties.</p>
<p>En outre, la Cour pourrait « tirer des conclusions légales sur une base factuelle incorrecte », en raison non seulement du conflit en cours, mais aussi de l’étendue de la documentation nécessaire : « une base factuelle qui s’étend sur quelque 57 années et un dossier des Nations Unies qui comporte 30.000 pages ».</p>
<p>Enfin, le Royaume-Uni estime que le cadre posé par le Conseil de sécurité, avec les résolutions 242 et 338, envisage le retrait d’Israël des Territoires occupés via la négociation, et non une décision de justice.</p>
<h2>… tandis que de nombreux pays défendent la compétence de la Cour</h2>
<p>L’Irlande condamne les attaques du 7 octobre 2023, mais estime que « les limites (du droit à l’auto-défense) ont été dépassées par Israël dans sa réponse militaire à l’attaque du Hamas ».</p>
<p>Rossa Fanning, Procureur général de l’Irlande, a affirmé que son pays « croit qu’une clarification maintenant, par cette Cour, sur les questions de droit international posées par l’occupation prolongée des Territoires palestiniens aidera à apporter une fondation stable sur laquelle construire une résolution juste » du conflit.</p>
<p>« Plusieurs pays ont suggéré que cette demande pour un avis consultatif est une tentative de résoudre une dispute bilatérale sans le consentement de l’une des parties. Nous regrettons beaucoup qu’Israël ait choisi de ne pas s’engager avec le sujet de la requête (…) Cependant, selon nous, la question des Territoires palestiniens occupés est une préoccupation directe des Nations Unies et va beaucoup plus loin qu’une simple dispute bilatérale ».</p>
<p>La compétence de la CIJ a été défendue par nombre d’Etats, dont la Norvège, qui a insisté sur une situation « d’annexation de facto » dans les Territoires palestiniens, le Pakistan, l’Espagne, le Japon et la Chine, qui a affirmé son soutien « à la juste cause du peuple palestinien ». La Suisse a déclaré qu’« Israël a des préoccupations légitimes en matière de sécurité, mais aussi l’obligation de respecter le droit international ».</p>
<p>Abdel Sattar Issa, ambassadeur du Liban aux Pays-Bas, a estimé que « demander à la Cour de ne pas intervenir, de ne pas rendre son avis consultatif au nom d’un processus de négociation bilatérale à protéger, d’une solution politique à préserver, est un argument pervers qui crée un antagonisme entre le politique et le juridique alors qu’ils sont dans toute société, y compris la société internationale, deux éléments complémentaires en relation dialectique. Le droit cadre le politique, empêche sa dérive, que ce soit au niveau public ou privé. Le droit garantit un minimum de justice dans les relations ».</p>
<p>De même, la Syrie a défendu la compétence de la Cour, à un moment où « les Palestiniens sont sans réelle protection ». Ammar Al Arsan, chef de la Mission permanente de la Syrie auprès de l’Union européenne (UE), a affirmé que « nous sommes là aujourd’hui pour nous assurer qu’eux – les occupants – ne s’en sortent pas avec impunité ».</p>
<h2>« Il n’y a pas de processus de paix », selon l’Indonésie</h2>
<p><br />L’Indonésie a été plus loin dans l’opposition à l’argument, avancé par les Etats-Unis, selon lequel l’avis consultatif de la Cour pourrait impacter un processus de paix négociée : « Tout d’abord, il n’y a pas de processus de paix viable à compromettre. (…) Après tout, la négociation avec quelqu’un qui braque un pistolet sur votre tête n’est pas une négociation du tout (…). En novembre dernier, le Premier ministre Netanyahu s’est même vanté d’être 'fier d’avoir empêché l’établissement d’un Etat palestinien' ».</p>
<p>Un argument repris par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui regroupe 57 Etats : « Y a-t-il des négociations en cours entre Israël et la Palestine ? La vérité sur cette question, c’est qu’il n’y en a plus. Il s’agit d’un mythe qui a été entretenu artificiellement longtemps, mais qui, à la lumière des événements, s’est effondré de l’aveu même des intéressés ».</p>
<h2>Le Qatar plaide pour une qualification « d’apartheid » des pratiques d’Israël</h2>
<p>La plaidoirie du Qatar, menée par Mutlaq Bin Majed Al-Qahtani, ambassadeur aux Pays-Bas, a mis en avant une « perception croissante selon laquelle le droit international s’applique à certains, mais pas à d’autres. Que certains peuples sont considérés comme méritant la sécurité, la liberté et l’auto-détermination, mais d’autres non. Que certains enfants sont jugés dignes d’être protégés par la loi, mais d’autres sont tués par milliers ».</p>
<p>Le Qatar a dénoncé une violence qui est devenue « une partie de la vie pour les Palestiniens même avant le début de l’occupation en 1967. Et Gaza a toujours payé le prix le plus fort. Dans les 15 ans qui ont précédé le 7 octobre 2023, les campagnes militaires israéliennes ont tué 5.365 Palestiniens à Gaza, dont la majorité était incontestablement des civils ».</p>
<p>L’ambassadeur a évoqué la hausse des violences en Cisjordanie et « la persécution systématique des organisations de défense des droits de l’homme et des journalistes », mentionnant la mort de Shireen Abu Akleh de la chaîne qatarie Al Jazeera, « assassinée par les forces israéliennes le 11 mai 2022 ».</p>
<p>Le Qatar a enjoint la CIJ à qualifier de régime d’apartheid l’occupation des Territoires palestiniens, un argument avancé par 25 participants dans les audiences, de sorte que la « communauté internationale, l’Assemblée générale incluse, puisse activer des mécanismes similaires à ceux utilisés avec le régime d’apartheid en Afrique du Sud pour mettre fin à l’occupation. C’est le chemin le plus sûr vers la vérité, la justice et oui, la réconciliation ».</p>
<h2>Trois organisations internationales s’expriment</h2>
<p>Le 26 février, au dernier jour d’audiences, la Ligue des Etats arabes a appelé à la fin de l’occupation et au retrait « immédiat » de tous les colons israéliens des Territoires occupés.</p>
<p>L’OCI a conclu sa présentation par ces mots : « La violence infondée et impunie qu’Israël exerce sur les Palestiniens entraîne en réponse une autre violence dans un cycle infernal, celui de la vengeance, qui est toujours à l’avantage du plus fort. C’est l’enchaînement meurtrier qui se déroule tragiquement sous nos yeux. Pour le rompre, il faut un tiers impartial affirmant avec autorité ce que doit être l’application de la norme commune ».</p>
<p>Enfin, l’Union africaine (UA) a déclaré que « l’agression d’Israël contre Gaza n’est rien d’autre qu’une tentative honteuse de créer une nouvelle Nakba ».</p>
<p>La Cour est entrée en délibération, avant de rendre un avis consultatif qui sera donné à une date ultérieure.</p>
<p><strong>Article produit par le Centre d'information des Nations Unies pour l'Europe occidentale, basé à Bruxelles.</strong></p>
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Gaza : Faudra une fortune pour reconstruire selon un rapport
2024-02-11T10:18:13+01:00
2024-02-11T10:18:13+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/gaza-faudra-une-fortune-pour-reconstruire-selon-un-rapport
Rédaction Patmedias avec Onu Info
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/gaza/reconstruire-gaza.png" /></p><p>La reconstruction de Gaza, quand le conflit actuel sera terminé, prendra des décennies et coûtera des dizaines de milliards de dollars, a prévenu une agence des Nations Unies dans un rapport publié mercredi.</p>
<p>Le rapport sur la détérioration économique et sociale à Gaza depuis le début de l'opération militaire israélienne en représailles aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023 a été publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Il met en évidence le niveau sans précédent de destruction de l’économie de l’enclave palestinienne.</p>
<p>En utilisant des images satellites de pointe et des données officielles, la CNUCED estime que l'économie gazaouie s'était déjà contractée de 4,5% au cours des trois premiers trimestres de 2023. Toutefois, l'opération militaire israélienne a considérablement accéléré le déclin et précipité une contraction du PIB de 24% et une chute du PIB par habitant de 26,1% sur l'ensemble de l'année.</p>
<p>Le rapport indique que si l'opération militaire actuelle devait prendre fin immédiatement, que la reconstruction commençait tout de suite et que la tendance de 2007-2022 se maintenait avec un taux de croissance moyen de 0,4%, il faudrait à Gaza jusqu'en 2092 rien que pour retrouver les niveaux de PIB de 2022, avec un PIB par habitant et des conditions socio-économiques en baisse constante.</p>
<blockquote>
<p>Effort international pour rétablir l’économie</p>
</blockquote>
<p>Cependant, même avec le scénario le plus optimiste selon lequel le PIB pourrait croître de 10% par an, il faudrait encore attendre 2035 pour que le PIB par habitant de Gaza atteigne le niveau de 2006, soit avant le blocus.</p>
<p>Le redressement de l'économie de Gaza impliquera un effort international concerté pour rétablir les conditions socio-économiques d'avant le conflit, prévient la CNUCED.</p>
<p>La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement note que les conditions socio-économiques à Gaza étaient déjà désastreuses en 2022 et au premier semestre 2023, avec « plus de deux millions de Gazaouis confinés dans l'un des espaces les plus densément peuplés au monde, souffrant d'un accès insuffisant à l'eau potable, d'une fourniture sporadique en électricité et sans système d'égouts adéquat. Deux tiers de la population vivaient dans la pauvreté et 45% de la main-d'œuvre était au chômage avant le début de la dernière opération militaire ».</p>
<div>{vimeo}911967556{/vimeo}</div>
<div> </div>
<blockquote>
<p>La bande de Gaza pratiquement inhabitable</p>
</blockquote>
<p>L'opération militaire en cours a déplacé 85% de la population de Gaza, interrompant les activités économiques et aggravant encore la pauvreté et le chômage.</p>
<p>En décembre 2023, le taux de chômage atteignait 79,3%. Entre-temps, 37.379 bâtiments, soit 18% de l'ensemble des structures de la bande de Gaza, ont été endommagés ou détruits par l'opération militaire. L’enclave palestinienne, dont la moitié de la population est constituée d'enfants, est aujourd'hui « pratiquement inhabitable », les habitants n'ayant pas de sources de revenus adéquates, ni d'accès à l'eau, à l'assainissement, à la santé ou à l'éducation.</p>
<p>La possibilité et la rapidité de la reprise à Gaza dépendront de la fin de l'opération militaire, de l'engagement des donateurs et des résultats futures en matière de croissance, indique la CNUCED. Le rapport indique qu'une nouvelle phase de réhabilitation économique ne peut se contenter de viser un retour au statu quo d'avant octobre 2023.</p>
<p><strong>Le cercle vicieux de la destruction et de la reconstruction partielle doit être brisé, plaide la CNUCED.</strong></p>
<p>« Les contraintes économiques pesant sur Gaza, enracinées par 56 ans d'occupation et un blocus de 17 ans, nécessitent une compréhension approfondie et des stratégies réalistes pour libérer son potentiel de croissance grâce à des mesures telles que la restauration de l'aéroport international de Gaza (aujourd'hui inopérant), la construction d'un port maritime et la possibilité pour le gouvernement palestinien d'exploiter les gisements de gaz naturel découverts dans les années 1990 en Méditerranée, au large de Gaza, afin de contribuer au financement de la reconstruction des infrastructures », souligne l'agence onusienne.</p>
<p>Le rapport souligne aussi l'importance d'apporter un soutien budgétaire immédiat et solide au gouvernement palestinien. « Ce soutien permettrait d'éviter un effondrement plus important en soutenant la gouvernance, en fournissant des services publics essentiels et en maintenant la demande globale grâce au paiement des salaires et à l'apurement des arriérés du secteur privé ». L'aide étrangère est passée d'un total de 2 milliards de dollars, soit 27% du PIB, en 2008, à 550 millions de dollars, soit moins de 3% du PIB, en 2022, indique le document.</p>
<p>Enfin, la CNUCED souligne que la résolution des crises à Gaza passe par la fin de l'opération militaire et la levée du blocus, étapes essentielles pour parvenir à une solution à deux États le long des frontières de 1967, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l'ONU.</p>
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<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/gaza/reconstruire-gaza.png" /></p><p>La reconstruction de Gaza, quand le conflit actuel sera terminé, prendra des décennies et coûtera des dizaines de milliards de dollars, a prévenu une agence des Nations Unies dans un rapport publié mercredi.</p>
<p>Le rapport sur la détérioration économique et sociale à Gaza depuis le début de l'opération militaire israélienne en représailles aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023 a été publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Il met en évidence le niveau sans précédent de destruction de l’économie de l’enclave palestinienne.</p>
<p>En utilisant des images satellites de pointe et des données officielles, la CNUCED estime que l'économie gazaouie s'était déjà contractée de 4,5% au cours des trois premiers trimestres de 2023. Toutefois, l'opération militaire israélienne a considérablement accéléré le déclin et précipité une contraction du PIB de 24% et une chute du PIB par habitant de 26,1% sur l'ensemble de l'année.</p>
<p>Le rapport indique que si l'opération militaire actuelle devait prendre fin immédiatement, que la reconstruction commençait tout de suite et que la tendance de 2007-2022 se maintenait avec un taux de croissance moyen de 0,4%, il faudrait à Gaza jusqu'en 2092 rien que pour retrouver les niveaux de PIB de 2022, avec un PIB par habitant et des conditions socio-économiques en baisse constante.</p>
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<p>Effort international pour rétablir l’économie</p>
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<p>Cependant, même avec le scénario le plus optimiste selon lequel le PIB pourrait croître de 10% par an, il faudrait encore attendre 2035 pour que le PIB par habitant de Gaza atteigne le niveau de 2006, soit avant le blocus.</p>
<p>Le redressement de l'économie de Gaza impliquera un effort international concerté pour rétablir les conditions socio-économiques d'avant le conflit, prévient la CNUCED.</p>
<p>La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement note que les conditions socio-économiques à Gaza étaient déjà désastreuses en 2022 et au premier semestre 2023, avec « plus de deux millions de Gazaouis confinés dans l'un des espaces les plus densément peuplés au monde, souffrant d'un accès insuffisant à l'eau potable, d'une fourniture sporadique en électricité et sans système d'égouts adéquat. Deux tiers de la population vivaient dans la pauvreté et 45% de la main-d'œuvre était au chômage avant le début de la dernière opération militaire ».</p>
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<p>La bande de Gaza pratiquement inhabitable</p>
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<p>L'opération militaire en cours a déplacé 85% de la population de Gaza, interrompant les activités économiques et aggravant encore la pauvreté et le chômage.</p>
<p>En décembre 2023, le taux de chômage atteignait 79,3%. Entre-temps, 37.379 bâtiments, soit 18% de l'ensemble des structures de la bande de Gaza, ont été endommagés ou détruits par l'opération militaire. L’enclave palestinienne, dont la moitié de la population est constituée d'enfants, est aujourd'hui « pratiquement inhabitable », les habitants n'ayant pas de sources de revenus adéquates, ni d'accès à l'eau, à l'assainissement, à la santé ou à l'éducation.</p>
<p>La possibilité et la rapidité de la reprise à Gaza dépendront de la fin de l'opération militaire, de l'engagement des donateurs et des résultats futures en matière de croissance, indique la CNUCED. Le rapport indique qu'une nouvelle phase de réhabilitation économique ne peut se contenter de viser un retour au statu quo d'avant octobre 2023.</p>
<p><strong>Le cercle vicieux de la destruction et de la reconstruction partielle doit être brisé, plaide la CNUCED.</strong></p>
<p>« Les contraintes économiques pesant sur Gaza, enracinées par 56 ans d'occupation et un blocus de 17 ans, nécessitent une compréhension approfondie et des stratégies réalistes pour libérer son potentiel de croissance grâce à des mesures telles que la restauration de l'aéroport international de Gaza (aujourd'hui inopérant), la construction d'un port maritime et la possibilité pour le gouvernement palestinien d'exploiter les gisements de gaz naturel découverts dans les années 1990 en Méditerranée, au large de Gaza, afin de contribuer au financement de la reconstruction des infrastructures », souligne l'agence onusienne.</p>
<p>Le rapport souligne aussi l'importance d'apporter un soutien budgétaire immédiat et solide au gouvernement palestinien. « Ce soutien permettrait d'éviter un effondrement plus important en soutenant la gouvernance, en fournissant des services publics essentiels et en maintenant la demande globale grâce au paiement des salaires et à l'apurement des arriérés du secteur privé ». L'aide étrangère est passée d'un total de 2 milliards de dollars, soit 27% du PIB, en 2008, à 550 millions de dollars, soit moins de 3% du PIB, en 2022, indique le document.</p>
<p>Enfin, la CNUCED souligne que la résolution des crises à Gaza passe par la fin de l'opération militaire et la levée du blocus, étapes essentielles pour parvenir à une solution à deux États le long des frontières de 1967, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l'ONU.</p>
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Combattre le terrorisme en Afrique avant qu’il ne devienne incontrôlable
2024-01-25T07:46:50+01:00
2024-01-25T07:46:50+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/combattre-le-terrorisme-en-afrique-avant-qu-il-ne-devienne-incontrolable
Rédaction Patmedias
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/guttierez-sur-afrique-terrorisme/image1170x530cropped_afrique_une_enfants-qui-jouent.jpg" /></p><p>L’Afrique est devenue en quelques années l’épicentre mondial du terrorisme et la communauté internationale doit <em><strong>« combattre cet enfer maintenant, avant qu’il ne devienne incontrôlable »</strong></em>, a déclaré mercredi 24 janvier, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.</p>
<p><em><strong>« Partout sur le continent, Daech, Al-Qaïda et leurs affiliés exploitent la dynamique des conflits locaux et les fragilités pour faire avancer leur agenda, tout en déchiquetant le tissu social de pays entiers avec de la violence, de la méfiance et de la peur »</strong></em>, a dit le chef de l’ONU lors d’une réunion du Comité de coordination du Pacte mondial de lutte contre le terrorisme des Nations Unies ayant pour thème la coordination des initiatives antiterroristes en Afrique.</p>
<h2>Des groupes terroristes qui étendent leur influence</h2>
<p>M. Guterres a noté qu’en Somalie, Al-Shabaab est <em><strong>« sous pression, mais loin d’être vaincu »</strong></em> ; que dans l’est de la République démocratique du Congo, <em><strong>« les terroristes continuent de s’en prendre aux civils, tout en élargissant leurs zones d’opérations »</strong> </em>; que le terrorisme reste une menace active dans le nord du Mozambique ; que dans tout le Sahel, les hostilités accrues entre groupes terroristes luttant pour le contrôle du territoire et les trafics <em><strong>« créent rien de moins qu’un enfer sur terre pour les innocents pris au piège »</strong></em> ; et que la menace s’étend rapidement aux pays côtiers, comme le Bénin et le Togo.</p>
<p>Selon le Secrétaire général, une tendance est claire : <em><strong>« communauté après communauté, les groupes terroristes étendent leur influence, développant leurs réseaux continentaux avec plus de combattants, de financement et d’armes, forgeant des liens avec des groupes criminels organisés transnationaux, et répandant la peur, la misère et des idéologies haineuses à travers le cyberespace »</strong></em>.</p>
<p><em><strong>« Dans tous les cas, ce sont les civils qui paient le prix le plus élevé »</strong></em>, a-t-il ajouté, appelant à <em><strong>« combattre cet enfer maintenant, avant qu’il ne devienne incontrôlable »</strong></em>.</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/guttierez-sur-afrique-terrorisme/des-familles-deplacees-dans-le-nord-du-mozambique-ont-trouve-un_p55657.jpg" alt="des familles deplacees dans le nord du mozambique ont trouve un p55657" width="1170" height="530" />© UNHCR/Martim Gray Pereira/Des familles déplacées dans le nord du Mozambique ont trouvé un abri temporaire (photo d'archives).</p>
<h2>Des exemples positifs</h2>
<p>Il a noté un certain nombre d’exemples positifs d’États membres et d’organisations sous-régionales qui intensifient leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il a cité le Groupe de travail multinational du bassin du lac Tchad pour lutter contre Boko Haram, la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie, et les efforts de la Communauté de développement de l’Afrique australe et du Rwanda pour lutter contre le terrorisme dans le nord du Mozambique.</p>
<p><em><strong>« Nous travaillons nous-mêmes en étroite collaboration avec l’Union africaine, la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et d’autres en matière de prévention, d’assistance juridique, d’enquêtes, de poursuites, de réintégration et de réadaptation, ainsi que de protection des droits de l’homme – y compris notre soutien aux pays dans la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies », a souligné M. Guterres. « Nous aidons également à soutenir les victimes et les survivants du terrorisme afin qu’eux et leurs familles guérissent de tout ce qu’ils ont enduré »</strong></em>.</p>
<p>Un autre signe de progrès important a été, selon lui, l’adoption unanime par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la résolution 2719 sur le financement des opérations de soutien à la paix dirigées par l’Union africaine.</p>
<p>Mais, malgré tous ces efforts, le Secrétaire général a jugé nécessaire <em><strong>« une action urgente, d’une ampleur bien plus grande que celle que nous avons vue jusqu’à présent »</strong></em>.<br />Notant que le terrorisme trouve son foyer dans la fragilité et l’instabilité, il a estimé que les efforts doivent être ancrés dans un développement durable et inclusif. <em><strong>« Le Nouvel Agenda pour la paix met un nouvel accent sur la prévention. Il fait le lien entre l’investissement dans le développement, la construction de structures de gouvernance solides et de systèmes judiciaires auxquels les gens peuvent avoir confiance, et la création d’une paix durable »</strong></em>, a-t-il souligné.</p>
<p>Ces efforts doivent aussi être ancrés dans les droits de l’homme, alors que le terrorisme représente un déni de ces droits et que <em><strong>« nous ne pouvons pas le combattre en répétant le même déni »</strong></em>, a dit le chef de l’ONU.</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/guttierez-sur-afrique-terrorisme/dans-le-nord-du-tchad-ou-operent-des-groupes-terroristes-les-fe_p57524.jpg" alt="dans le nord du tchad ou operent des groupes terroristes les fe p57524" width="1170" height="530" />UN News/Daniel Dickinson/Dans le nord du Tchad, où opèrent des groupes terroristes, les femmes peuvent être mariées de force.</p>
<h2>Les femmes et les filles en première ligne</h2>
<p><em><strong>« Trop souvent, les mesures antiterroristes sont utilisées à mauvais escient ou ont des résultats inattendus lorsqu’elles sont mises en pratique, et conduisent à des violations des droits humains. C’est une recette pour le ressentiment, les griefs profonds et davantage de morts et de destructions »</strong></em>, a observé le Secrétaire général, pour qui la réponse collective au terrorisme doit être fondée sur le respect des droits de l’homme, l’État de droit et la recherche de la paix.</p>
<p>Il a noté que les femmes et les filles sont souvent les premières – et les plus gravement – touchées par le terrorisme, de nombreux groupes terroristes ayant une stratégie commune : l’assujettissement patriarcal des femmes et des filles et <em><strong>« des actes de violence scandaleux à leur encontre »</strong></em>.</p>
<p><em><strong>« Nous devons concentrer nos priorités et stratégies antiterroristes sur cette question importante, qui est au cœur de notre engagement en faveur des droits humains de tous, y compris la sécurité et la liberté des femmes et des filles »</strong></em>, a-t-il dit.</p>
<h2>Pour une réponse plus robuste</h2>
<p>Au cours de cette réunion du Comité de coordination du Pacte mondial de lutte contre le terrorisme des Nations Unies qui dure deux jours, les États membres, les organisations régionales, les entités du Pacte contre le terrorisme et la société civile travaillant en Afrique doivent échanger leurs points de vue sur l'expansion continue des groupes terroristes et armés dans certaines régions d'Afrique.</p>
<p>Le Secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme et président du Comité de coordination du Pacte contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, a souligné mercredi qu’endiguer la menace terroriste croissante à travers le continent <em><strong>« exige une réponse plus robuste qui s'appuie sur les meilleures connaissances, c'est-à-dire bien coordonnée et adéquatement financée »</strong></em>.</p>
<p>Il a en outre souligné que <em><strong>« ce Pacte nous fournit un cadre de collaboration efficace pour soutenir les efforts antiterroristes des États membres et témoigne de notre engagement commun en faveur d’un monde sans terrorisme »</strong></em>.</p>
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/guttierez-sur-afrique-terrorisme/image1170x530cropped_afrique_une_enfants-qui-jouent.jpg" /></p><p>L’Afrique est devenue en quelques années l’épicentre mondial du terrorisme et la communauté internationale doit <em><strong>« combattre cet enfer maintenant, avant qu’il ne devienne incontrôlable »</strong></em>, a déclaré mercredi 24 janvier, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.</p>
<p><em><strong>« Partout sur le continent, Daech, Al-Qaïda et leurs affiliés exploitent la dynamique des conflits locaux et les fragilités pour faire avancer leur agenda, tout en déchiquetant le tissu social de pays entiers avec de la violence, de la méfiance et de la peur »</strong></em>, a dit le chef de l’ONU lors d’une réunion du Comité de coordination du Pacte mondial de lutte contre le terrorisme des Nations Unies ayant pour thème la coordination des initiatives antiterroristes en Afrique.</p>
<h2>Des groupes terroristes qui étendent leur influence</h2>
<p>M. Guterres a noté qu’en Somalie, Al-Shabaab est <em><strong>« sous pression, mais loin d’être vaincu »</strong></em> ; que dans l’est de la République démocratique du Congo, <em><strong>« les terroristes continuent de s’en prendre aux civils, tout en élargissant leurs zones d’opérations »</strong> </em>; que le terrorisme reste une menace active dans le nord du Mozambique ; que dans tout le Sahel, les hostilités accrues entre groupes terroristes luttant pour le contrôle du territoire et les trafics <em><strong>« créent rien de moins qu’un enfer sur terre pour les innocents pris au piège »</strong></em> ; et que la menace s’étend rapidement aux pays côtiers, comme le Bénin et le Togo.</p>
<p>Selon le Secrétaire général, une tendance est claire : <em><strong>« communauté après communauté, les groupes terroristes étendent leur influence, développant leurs réseaux continentaux avec plus de combattants, de financement et d’armes, forgeant des liens avec des groupes criminels organisés transnationaux, et répandant la peur, la misère et des idéologies haineuses à travers le cyberespace »</strong></em>.</p>
<p><em><strong>« Dans tous les cas, ce sont les civils qui paient le prix le plus élevé »</strong></em>, a-t-il ajouté, appelant à <em><strong>« combattre cet enfer maintenant, avant qu’il ne devienne incontrôlable »</strong></em>.</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/guttierez-sur-afrique-terrorisme/des-familles-deplacees-dans-le-nord-du-mozambique-ont-trouve-un_p55657.jpg" alt="des familles deplacees dans le nord du mozambique ont trouve un p55657" width="1170" height="530" />© UNHCR/Martim Gray Pereira/Des familles déplacées dans le nord du Mozambique ont trouvé un abri temporaire (photo d'archives).</p>
<h2>Des exemples positifs</h2>
<p>Il a noté un certain nombre d’exemples positifs d’États membres et d’organisations sous-régionales qui intensifient leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il a cité le Groupe de travail multinational du bassin du lac Tchad pour lutter contre Boko Haram, la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie, et les efforts de la Communauté de développement de l’Afrique australe et du Rwanda pour lutter contre le terrorisme dans le nord du Mozambique.</p>
<p><em><strong>« Nous travaillons nous-mêmes en étroite collaboration avec l’Union africaine, la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et d’autres en matière de prévention, d’assistance juridique, d’enquêtes, de poursuites, de réintégration et de réadaptation, ainsi que de protection des droits de l’homme – y compris notre soutien aux pays dans la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies », a souligné M. Guterres. « Nous aidons également à soutenir les victimes et les survivants du terrorisme afin qu’eux et leurs familles guérissent de tout ce qu’ils ont enduré »</strong></em>.</p>
<p>Un autre signe de progrès important a été, selon lui, l’adoption unanime par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la résolution 2719 sur le financement des opérations de soutien à la paix dirigées par l’Union africaine.</p>
<p>Mais, malgré tous ces efforts, le Secrétaire général a jugé nécessaire <em><strong>« une action urgente, d’une ampleur bien plus grande que celle que nous avons vue jusqu’à présent »</strong></em>.<br />Notant que le terrorisme trouve son foyer dans la fragilité et l’instabilité, il a estimé que les efforts doivent être ancrés dans un développement durable et inclusif. <em><strong>« Le Nouvel Agenda pour la paix met un nouvel accent sur la prévention. Il fait le lien entre l’investissement dans le développement, la construction de structures de gouvernance solides et de systèmes judiciaires auxquels les gens peuvent avoir confiance, et la création d’une paix durable »</strong></em>, a-t-il souligné.</p>
<p>Ces efforts doivent aussi être ancrés dans les droits de l’homme, alors que le terrorisme représente un déni de ces droits et que <em><strong>« nous ne pouvons pas le combattre en répétant le même déni »</strong></em>, a dit le chef de l’ONU.</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/AFRIQUE/guttierez-sur-afrique-terrorisme/dans-le-nord-du-tchad-ou-operent-des-groupes-terroristes-les-fe_p57524.jpg" alt="dans le nord du tchad ou operent des groupes terroristes les fe p57524" width="1170" height="530" />UN News/Daniel Dickinson/Dans le nord du Tchad, où opèrent des groupes terroristes, les femmes peuvent être mariées de force.</p>
<h2>Les femmes et les filles en première ligne</h2>
<p><em><strong>« Trop souvent, les mesures antiterroristes sont utilisées à mauvais escient ou ont des résultats inattendus lorsqu’elles sont mises en pratique, et conduisent à des violations des droits humains. C’est une recette pour le ressentiment, les griefs profonds et davantage de morts et de destructions »</strong></em>, a observé le Secrétaire général, pour qui la réponse collective au terrorisme doit être fondée sur le respect des droits de l’homme, l’État de droit et la recherche de la paix.</p>
<p>Il a noté que les femmes et les filles sont souvent les premières – et les plus gravement – touchées par le terrorisme, de nombreux groupes terroristes ayant une stratégie commune : l’assujettissement patriarcal des femmes et des filles et <em><strong>« des actes de violence scandaleux à leur encontre »</strong></em>.</p>
<p><em><strong>« Nous devons concentrer nos priorités et stratégies antiterroristes sur cette question importante, qui est au cœur de notre engagement en faveur des droits humains de tous, y compris la sécurité et la liberté des femmes et des filles »</strong></em>, a-t-il dit.</p>
<h2>Pour une réponse plus robuste</h2>
<p>Au cours de cette réunion du Comité de coordination du Pacte mondial de lutte contre le terrorisme des Nations Unies qui dure deux jours, les États membres, les organisations régionales, les entités du Pacte contre le terrorisme et la société civile travaillant en Afrique doivent échanger leurs points de vue sur l'expansion continue des groupes terroristes et armés dans certaines régions d'Afrique.</p>
<p>Le Secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme et président du Comité de coordination du Pacte contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, a souligné mercredi qu’endiguer la menace terroriste croissante à travers le continent <em><strong>« exige une réponse plus robuste qui s'appuie sur les meilleures connaissances, c'est-à-dire bien coordonnée et adéquatement financée »</strong></em>.</p>
<p>Il a en outre souligné que <em><strong>« ce Pacte nous fournit un cadre de collaboration efficace pour soutenir les efforts antiterroristes des États membres et témoigne de notre engagement commun en faveur d’un monde sans terrorisme »</strong></em>.</p>
Gaza : l’Afrique du Sud accuse Israël de « comportement génocidaire » devant la Cour internationale de Justice
2024-01-12T07:21:34+01:00
2024-01-12T07:21:34+01:00
https://www.patmedias.fr/monde/gaza-l-afrique-du-sud-accuse-israel-de-comportement-genocidaire-devant-la-cour-internationale-de-justice
Rédaction Patmedias avec Onu Info
pajeanpierre [AT] gmail [POINT] com
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/onu/image-une-afrique-onu-israel.jpg" /></p><p>L'Afrique du Sud s'est adressée jeudi à la plus haute juridiction de l'ONU pour tenter de mettre fin aux morts de civils à Gaza, accusant Israël d'y perpétrer un génocide contre les Palestiniens – une affirmation qu'Israël nie fermement comme étant « sans fondement ».</p>
<p>L’Afrique du Sud a porté plainte le 29 décembre 2023 contre Israël pour « génocide » à Gaza auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), le tribunal de l’ONU chargé de régler les différends entre Etats.</p>
<p>L’audience publique qui se tient le 11 et le 12 janvier à La Haye est destinée à examiner les « mesures conservatoires » demandées par l’Afrique du Sud et qui accompagnent sa plainte.</p>
<p>Pretoria demande à la CIJ d’ordonner à Israël de cesser de tuer et de causer de graves atteintes mentales et physiques au peuple palestinien à Gaza, de cesser de lui imposer délibérément des conditions de vie destinées à entraîner sa destruction physique en tant que groupe, et de permettre l’accès à l’aide humanitaire.</p>
<p>L’audience à La Haye se déroule alors que se poursuivent des bombardements israéliens sur la bande de Gaza en réponse aux attaques sanglantes menées par le Hamas le 7 octobre, qui ont fait 1.200 morts israéliens et étrangers dans le sud d’Israël et 240 personnes prises en otage.</p>
<p>Présentant son dossier jeudi, l'équipe juridique sud-africaine a déclaré à la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, qu'Israël avait fait preuve d'une « tendance de comportement génocidaire » depuis le lancement de sa guerre à grande échelle à Gaza, la bande de terre de 365 kilomètres carrés qu’il occupe depuis 1967.</p>
<p>« Ce meurtre n’est rien de moins qu’une destruction de la vie des Palestiniens. C’est infligé délibérément, personne n’est épargné, pas même les nouveau-nés », a déclaré l’équipe sud-africaine devant le tribunal.</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/Cour_internationale_de_justice.jpg" alt="Cour internationale de justice" width="1170" height="530" /></p>
<h2>Des violences sans précédent</h2>
<p>Les actions d’Israël ont soumis les 2,3 millions d’habitants de Gaza à un niveau sans précédent d’attaques aériennes, terrestres et maritimes, entraînant la mort de milliers de civils et la destruction d’habitations et d’infrastructures publiques essentielles, a insisté Adila Hassim, avocate sud-africaine, membre de la délégation.</p>
<p>Israël a également empêché une aide humanitaire suffisante d’atteindre ceux qui en avaient besoin et a créé un risque de décès par famine et maladie en raison de l’impossibilité de fournir une assistance « pendant que les bombes tombent », a affirmé l’avocate sud-africaine.</p>
<p>« Les Palestiniens de Gaza sont soumis à des bombardements incessants partout où ils vont », a déclaré Mme Hassim au tribunal, ajoutant que tellement de personnes avaient été tuées qu'elles étaient souvent enterrées de manière non identifiée dans des fosses communes. Et 60.000 Palestiniens supplémentaires ont été blessés et mutilés, a-t-elle noté.</p>
<p>« Ils sont tués chez eux, dans les endroits où ils cherchent refuge, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les mosquées, dans les églises et alors qu'ils essayaient de trouver de la nourriture et de l'eau pour leurs familles. Ils ont été tués s’ils n’ont pas réussi à évacuer les endroits vers lesquels ils ont fui et même s’ils ont tenté de fuir par des itinéraires sûrs déclarés par Israël », a-t-elle ajouté.</p>
<p>Dans le cadre de sa plainte contre Israël, l'Afrique du Sud affirme que 6.000 bombes ont frappé Gaza au cours de la première semaine de la réponse israélienne aux attaques menées par le Hamas. Cela comprenait l'utilisation de bombes de 2.000 livres au moins 200 fois « dans les zones du sud de la bande de Gaza désignées comme sûres » et dans le nord, où se trouvaient les camps de réfugiés, a expliqué Mme Hassim.</p>
<p>Ces armes étaient « parmi les bombes les plus grosses et les plus destructrices disponibles », a-t-elle affirmé, ajoutant que les génocides « ne sont jamais déclarés à l’avance, mais ce tribunal bénéficie des 13 dernières semaines de preuves qui montrent de manière incontestable un modèle de comportement et des éléments de preuve associés qui justifie une allégation plausible d’actes génocidaires ».</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/enfant_de_huit_ans_nourriture.jpg" alt="enfant de huit ans nourriture" width="1170" height="530" /></p>
<h2>Obligations de la Convention</h2>
<p>C’est à cause de ces actions qu’Israël a violé la Convention sur le génocide, ont entendu plus tard les juges de la CIJ, en référence au traité mondial signé par les membres des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale pour prévenir les crimes contre l’humanité.</p>
<p>La Convention est « vouée à sauver l’humanité », a insisté John Dugard, représentant également l’Afrique du Sud, et tous les pays qui ont signé la Convention « sont obligés non seulement de renoncer aux actes de génocide mais aussi de les prévenir », a-t-il soutenu.</p>
<p>L'audience se poursuit vendredi avec la présentation israélienne.</p>
<p><img src="https://www.patmedias.fr/images/photos/NEWS/monde/onu/image-une-afrique-onu-israel.jpg" /></p><p>L'Afrique du Sud s'est adressée jeudi à la plus haute juridiction de l'ONU pour tenter de mettre fin aux morts de civils à Gaza, accusant Israël d'y perpétrer un génocide contre les Palestiniens – une affirmation qu'Israël nie fermement comme étant « sans fondement ».</p>
<p>L’Afrique du Sud a porté plainte le 29 décembre 2023 contre Israël pour « génocide » à Gaza auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), le tribunal de l’ONU chargé de régler les différends entre Etats.</p>
<p>L’audience publique qui se tient le 11 et le 12 janvier à La Haye est destinée à examiner les « mesures conservatoires » demandées par l’Afrique du Sud et qui accompagnent sa plainte.</p>
<p>Pretoria demande à la CIJ d’ordonner à Israël de cesser de tuer et de causer de graves atteintes mentales et physiques au peuple palestinien à Gaza, de cesser de lui imposer délibérément des conditions de vie destinées à entraîner sa destruction physique en tant que groupe, et de permettre l’accès à l’aide humanitaire.</p>
<p>L’audience à La Haye se déroule alors que se poursuivent des bombardements israéliens sur la bande de Gaza en réponse aux attaques sanglantes menées par le Hamas le 7 octobre, qui ont fait 1.200 morts israéliens et étrangers dans le sud d’Israël et 240 personnes prises en otage.</p>
<p>Présentant son dossier jeudi, l'équipe juridique sud-africaine a déclaré à la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, qu'Israël avait fait preuve d'une « tendance de comportement génocidaire » depuis le lancement de sa guerre à grande échelle à Gaza, la bande de terre de 365 kilomètres carrés qu’il occupe depuis 1967.</p>
<p>« Ce meurtre n’est rien de moins qu’une destruction de la vie des Palestiniens. C’est infligé délibérément, personne n’est épargné, pas même les nouveau-nés », a déclaré l’équipe sud-africaine devant le tribunal.</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/Cour_internationale_de_justice.jpg" alt="Cour internationale de justice" width="1170" height="530" /></p>
<h2>Des violences sans précédent</h2>
<p>Les actions d’Israël ont soumis les 2,3 millions d’habitants de Gaza à un niveau sans précédent d’attaques aériennes, terrestres et maritimes, entraînant la mort de milliers de civils et la destruction d’habitations et d’infrastructures publiques essentielles, a insisté Adila Hassim, avocate sud-africaine, membre de la délégation.</p>
<p>Israël a également empêché une aide humanitaire suffisante d’atteindre ceux qui en avaient besoin et a créé un risque de décès par famine et maladie en raison de l’impossibilité de fournir une assistance « pendant que les bombes tombent », a affirmé l’avocate sud-africaine.</p>
<p>« Les Palestiniens de Gaza sont soumis à des bombardements incessants partout où ils vont », a déclaré Mme Hassim au tribunal, ajoutant que tellement de personnes avaient été tuées qu'elles étaient souvent enterrées de manière non identifiée dans des fosses communes. Et 60.000 Palestiniens supplémentaires ont été blessés et mutilés, a-t-elle noté.</p>
<p>« Ils sont tués chez eux, dans les endroits où ils cherchent refuge, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les mosquées, dans les églises et alors qu'ils essayaient de trouver de la nourriture et de l'eau pour leurs familles. Ils ont été tués s’ils n’ont pas réussi à évacuer les endroits vers lesquels ils ont fui et même s’ils ont tenté de fuir par des itinéraires sûrs déclarés par Israël », a-t-elle ajouté.</p>
<p>Dans le cadre de sa plainte contre Israël, l'Afrique du Sud affirme que 6.000 bombes ont frappé Gaza au cours de la première semaine de la réponse israélienne aux attaques menées par le Hamas. Cela comprenait l'utilisation de bombes de 2.000 livres au moins 200 fois « dans les zones du sud de la bande de Gaza désignées comme sûres » et dans le nord, où se trouvaient les camps de réfugiés, a expliqué Mme Hassim.</p>
<p>Ces armes étaient « parmi les bombes les plus grosses et les plus destructrices disponibles », a-t-elle affirmé, ajoutant que les génocides « ne sont jamais déclarés à l’avance, mais ce tribunal bénéficie des 13 dernières semaines de preuves qui montrent de manière incontestable un modèle de comportement et des éléments de preuve associés qui justifie une allégation plausible d’actes génocidaires ».</p>
<p style="text-align: center;"><img src="https://www.patmedias.fr/images/enfant_de_huit_ans_nourriture.jpg" alt="enfant de huit ans nourriture" width="1170" height="530" /></p>
<h2>Obligations de la Convention</h2>
<p>C’est à cause de ces actions qu’Israël a violé la Convention sur le génocide, ont entendu plus tard les juges de la CIJ, en référence au traité mondial signé par les membres des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale pour prévenir les crimes contre l’humanité.</p>
<p>La Convention est « vouée à sauver l’humanité », a insisté John Dugard, représentant également l’Afrique du Sud, et tous les pays qui ont signé la Convention « sont obligés non seulement de renoncer aux actes de génocide mais aussi de les prévenir », a-t-il soutenu.</p>
<p>L'audience se poursuit vendredi avec la présentation israélienne.</p>