Le maire UMP de la ville entend aussi contester l'application de cette réforme et envoyer un message à l'attention de la nouvelle ministre qui va devoir reloger la rectrice de l'Académie, Claire Lovisi.Opération de communication ou véritable menace?
Le député-maire de Nice semble en tout cas bien déterminé à embêter le gouvernement: Christian Estrosi a décidé de vendre une villa, louée à la rectrice de l'académie de Nice, pour financer la réforme des rythmes scolaires qu'il juge trop coûteuse.
D'après l'élu UMP, cette mesure coûtera 3,9 millions d'euros à la ville en 2014 et 5,4 millions l'année suivante. «Cette villa est estimée par France Domaine à 2,7 millions d'euros, sa vente permettra à la ville de récupérer des recettes supplémentaires», a déclaré vendredi Christian Estrosi. «Que l'Etat nous donne des leçons et profite des Niçois, ça ne me semble pas raisonnable», a-t-il ajouté, dénonçant une réforme «sans aucune concertation» qu'il a été contraint d'appliquer.
La nouvelle ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem devra donc reloger son haut-fonctionnaire d'ici quelques temps. Mais ses services auront sûrement du mal à retrouver un logement de ce standing, à la disposition du recteur de l'académie de Nice depuis 1971.
Cette demeure de 583 m², située dans le quartier huppé de Cimiez à Nice, était louée 5169 euros par l'Etat. Un prix dérisoire si on en croit la mairie de Nice qui estime que ce montant devrait être deux fois plus élevé. Une fausse polémique selon l'agence immobilière Cimiez Boulevard: «Le tarif est un peu en-dessous des prix du marché mais pas de quoi la louer plus de 7000 euros: il n'y a pas de piscine, ni de vue dominante non plus», justifie un agent.
La vente du bien permettra de financer une partie de la réforme des rythmes scolaires à Nice. Contrairement à d'autres villes qui ont instauré la gratuité des activités périscolaires, la commune prévoit de faire participer les parents à hauteur de 15 euros par mois et par enfant.
« Mais pour aider les familles ayant un quotient familial inférieur à 600 euros, nous proposons un tarif réduit de 7,50 euros, explique-t-on à la mairie. C'est justement la vente de la villa Beluga qui permettra de financer ce coup de pouce ». Sans une prise en charge de la ville, les parents devraient payer 53,15 euros par mois, a souligné la mairie.