Netanyahou assure que son plan est le «meilleur moyen de terminer la guerre»
La situation à Gaza continue de se détériorer. L’approbation par le gouvernement israélien d’un plan visant à une prise de contrôle militaire complète de l’enclave palestinienne « risque d'ouvrir un nouveau chapitre terrifiant dans ce conflit », a prévenu dimanche un haut responsable de l’ONU lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
Le gouvernement israélien a annoncé le 8 août avoir approuvé un plan pour « vaincre le Hamas », prévoyant notamment le désarmement du Hamas, la libération de tous les otages ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien sur la bande ; et la mise en place d'une administration civile alternative, distincte du Hamas et de l'Autorité palestinienne.
L’armée israélienne se préparerait également à prendre le contrôle de la ville de Gaza, tout en fournissant une aide humanitaire en dehors des zones de combat.
« Il s'agit d'une nouvelle escalade dangereuse du conflit », a dit le Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques au Département des affaires politiques, Miroslav Jenča, devant les membres du Conseil.
Il a précisé qu’il disposait de peu d'informations officielles sur les plans militaires d'Israël, mais que, selon les médias israéliens, le gouvernement prévoit le déplacement de tous les civils de la ville de Gaza d'ici le 7 octobre 2025, affectant quelque 800.000 personnes, dont beaucoup étaient déjà déplacées.
Quelques minutes avant le début de la réunion sur Gaza au Conseil de sécurité de l’ONU à New York, Benyamin Netanyahou s’est adressé à la presse internationale ce dimanche 10 août pour défendre son plan de prise de contrôle du territoire palestinien. Il a assuré qu’Israël avait déjà le contrôle de «75%» de l’enclave. «Mais nous avons encore deux bastions restants: ce sont la ville de Gaza et les camps» du centre. Le plan israélien «est la meilleure façon de terminer la guerre» et «nous n’a pas d’autre choix pour terminer le travail», a-t-il affirmé.
Diaporama à l’appui, Benyamin Netanyahou a expliqué que les «cinq principes pour mettre fin à la guerre» sont les suivants : «le démantèlement du Hamas», «la libération des otages», «la démilitarisation de Gaza», «le contrôle de la sécurité [du territoire] assuré par Israël» et, pour terminer, «une administration civile pacifique non-israélienne».
Le haut responsable de l’ONU a rappelé la position de l’Organisation : le seul moyen de mettre fin aux immenses souffrances humaines à Gaza est un cessez-le-feu total, immédiat et permanent ; tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition ; Israël doit respecter ses obligations au titre du droit international humanitaire, en permettant l'acheminement rapide, sûr, sans entrave et à grande échelle de l'aide humanitaire à la population ; et les civils, y compris les travailleurs humanitaires et les personnes en quête d'aide, doivent être protégés.
« Il n'existe pas de solution militaire au conflit armé à Gaza ni au conflit israélo-palestinien dans son ensemble. Il n'y aura pas de solution durable sans la fin de l'occupation illégale d'Israël et la réalisation d'une solution viable à deux États. Gaza est, et doit rester, partie intégrante d'un État palestinien », a affirmé M Jenča.
Selon lui, il faut planifier l'avenir de Gaza tout en répondant à l'urgence des développements sur le terrain.
Benyamin Netanyahou avait annoncé cette semaine qu’Israël a l’intention de prendre le contrôle de l’enclave palestinienne, en commençant par la ville de Gaza, une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire. Le plan vise à démilitariser la bande de Gaza et à placer le territoire sous contrôle israélien avant la mise en place «d’une administration civile» qui ne serait «ni le Hamas, ni l’Autorité palestinienne», précisait vendredi le bureau du premier ministre.
Samedi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Tel-Aviv pour s’opposer à ce plan. Les opposants à Benyamin Netanyahou craignent les représailles du Hamas sur les otages toujours détenus dans la bande de Gaza par le groupe islamiste.
«Deux millions de personnes ont maintenant accès à l’aide humanitaire (...) sauf les otages qui sont affamés par les monstres du Hamas», poursuit Benyamin Netanyahou, déplorant les «mensonges» au sujet d’Israël. Des propos qui entrent en contradiction avec les terribles images de la famine qui sévit à Gaza. «Le Hamas a toujours des milliers de terroristes à Gaza. (…) Les Gazaouis nous demandent de les libérer du Hamas », a par ailleurs assuré le premier ministre israélien.
Le plan israélien a fait l’objet d’un entretien téléphonique dimanche soir entre M. Netanyahu et le président américain Donald Trump, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ils ont discuté «des plans israéliens pour prendre le contrôle des derniers bastions du Hamas à Gaza».