Que veut Vladimir Poutine ? Que veut-il prouver ? Après le sommet Trump-Poutine, les frappes russes tuent encore. On est bien loin de la Paix.
Après la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, de nouvelles frappes de drones russes ont tué au moins quatorze personnes en Ukraine, dont trois enfants. Le Secrétaire général de l’ONU réitère son appel à une paix « juste, globale et durable ».
Les négociations directes engagées vendredi entre les présidents américain et russe – leur premier tête-à-tête depuis le retour de M. Trump à la Maison Blanche – ne se sont manifestement pas traduites par une accalmie. Dans la nuit de dimanche à lundi, des attaques russes ont de nouveau frappé les villes de Kharkiv et de Zaporijjia, dans l’est du pays.
Cette tragédie survient alors que Volodymyr Zelensky, accompagné de plusieurs dirigeants européens, est arrivé lundi à Washington pour rencontrer à son tour le président américain.
Depuis New York, António Guterres suivait de près ces développements. « Nous restons profondément préoccupés par la poursuite des attaques meurtrières russes à travers l’Ukraine », a déclaré son porte-parole. « Le Secrétaire général réitère son appel à une paix juste, globale et durable (…) qui respecte pleinement la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays ».
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine en février 2022, les espoirs de paix se heurtent à une réalité brutale : les bombardements russes continuent de frapper l’Ukraine, même en pleine période de négociations pour un cessez-le-feu. En 2025, alors que des pourparlers impliquant la Russie, l’Ukraine, les États-Unis et d’autres acteurs internationaux se multiplient, les attaques russes restent incessantes, jetant un doute sur la sincérité des efforts diplomatiques de Moscou.
Des pourparlers de paix dans l’impasse.
Les négociations, souvent médiatisées, n’ont pas abouti à des avancées significatives. À Istanbul, en mai 2025, des discussions entre délégations russes et ukrainiennes ont permis un accord sur un échange massif de prisonniers, mais aucun cessez-le-feu n’a été conclu. La Russie a rejeté une proposition de trêve inconditionnelle de 30 jours, exigeant des concessions territoriales, notamment sur l’est de l’Ukraine, ce que Kiev juge inacceptable. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté sur un cessez-le-feu « immédiat, complet et inconditionnel » comme préalable à toute négociation sérieuse, une position soutenue par plusieurs alliés européens.
De son côté, Vladimir Poutine a conditionné tout accord à des exigences lourdes, telles que la reconnaissance de l’annexion de la Crimée et des régions occupées, ainsi que la garantie que l’Ukraine n’adhérera jamais à l’OTAN. Ces demandes, jugées irrecevables par Kiev, ont conduit à une impasse diplomatique. Des posts sur X rapportent également que Poutine envisagerait un cessez-le-feu partiel, mais uniquement en échange de concessions territoriales majeures, comme le retrait ukrainien de l’est de Donetsk.
Une stratégie russe de double jeu ?
Plusieurs observateurs, dont l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), estiment que la Russie utilise les pourparlers comme une tactique pour gagner du temps et éviter de nouvelles sanctions internationales, tout en poursuivant son offensive militaire. Le président Zelensky a accusé Moscou de chercher à « retarder » les sanctions par des discussions stériles, tout en continuant à bombarder des cibles civiles et militaires. Par ailleurs, des frappes russes sur des infrastructures énergétiques et des villes comme Kherson et Zaporijia montrent que la Russie maintient une stratégie de pression maximale, même pendant les négociations.
Réactions internationalesLes États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, ont poussé pour un cessez-le-feu rapide, mais les efforts se sont heurtés à l’intransigeance russe. Après un sommet russo-américain en Alaska le 15 août 2025, aucun accord n’a été annoncé, Trump mettant désormais l’accent sur un « accord de paix » plutôt qu’un simple cessez-le-feu, une position qui semble alignée sur les intérêts russes. Les Européens, de leur côté, appellent à une pression accrue sur Moscou, avec des propositions de nouvelles sanctions et des garanties de sécurité pour l’Ukraine. Emmanuel Macron a notamment jugé « inacceptable » le refus russe d’un cessez-le-feu et a plaidé pour des sanctions renforcées.
Le rendez-vous entre Volodymyr Zelensky, son homologue américain Donald Trump et les dirigeants européens était très attendu. Le lundi 18 août, tous se sont réunis à la Maison-Blanche dans le cadre de négociations pour tenter de mettre fin à la guerre qui ravage l’Ukraine depuis maintenant trois ans. Si des petites avancées ont été saluées, notamment l’éventualité d’une rencontre entre les présidents russe et ukrainien d’ici quinze jours, la prudence reste de mise, comme l’a rappelé Emmanuel Macron. Un chef de l'Etat français très sur ses gardes et virulents à l'égard du chef du Kremlin. À la suite du sommet à Washington sur l’Ukraine, organisé par le président américain Donald Trump, Emmanuel Macron a appelé à «augmenter les sanctions» contre la Russie si les futurs pourparlers échouaient, et précisé que la question sans doute la plus difficile, celle d’éventuelles concessions territoriales, n’avait pas été abordée lundi. Car pour Emmanuel Macron, Vladimir Poutine est un «ogre» qui «a besoin de continuer à manger» pour survivre.
Dans les médias ukrainiens, le ton varie. Le Kyiv Post, a salué un «sommet sans précédent», où «le dirigeant ukrainien a réussi à négocier avec succès le sommet de Washington, a obtenu la promesse de nouvelles garanties de sécurité et un plan en deux étapes pour des négociations directes avec la Russie». Le quotidien de la capitale ukrainienne se félicite par ailleurs du «mur de soutien unifié» formé par les Européens lors de «la rencontre cruciale» avec Donald Trump.