Les politiques indépendantistes et non-indépendantistes sont parvenus à la signature d’un accord “historique”, samedi 12 juillet, après dix jours de discussions, à Bougival.
Cela s’est joué au terme d’une ultime nuit blanche, jusqu’à la signature, vers 6 heures du matin, de l’ensemble des délégations politiques. Car, contrairement à ce qu’avaient annoncé les membres du FLNKS lors d’une conférence de presse au lendemain de l’ouverture de ce sommet parisien, Emmanuel Tjibaou, Roch Wamytan, Omayra Naisseline, Mickaël Forrest et Alosio Sako ont bel et bien apposé leur paraphe aux côtés de ceux des Loyalistes, du Rassemblement, de l’UNI ou encore de l’Eveil océanien.
L'émotion de Vaimu’a Muliava, premier vice-président de l’Éveil océanien
Pour les partisans de la Calédonie française, ce texte permet ainsi de faire respecter le choix des Calédoniens qui avaient voté à trois reprises, en 2018, en 2020 et en 2021, pour le maintien dans la France. Reste que cet accord signé à Bougival doit encore être validé par les Calédoniens avant d’être, le cas échéant, entériné par le Parlement. Cette consultation devrait avoir lieu dans quelques mois, visiblement en février 2026, avant les élections provinciales qui devraient être repoussées en mai ou juin 2026.
Celui-ci, intitulé “Le pari de la confiance” et que nos confrères de La voix du Caillou ont pu consulter, “acte une solution politique fondée sur une organisation institutionnelle pérenne”.
En premier lieu, il acte la création d’une nationalité calédonienne, sans pour autant effacer la nationalité française puisque les Calédoniens bénéficieront d’une double nationalité, française et calédonienne.
Cet accord prévoit également la création de “l’État de la Nouvelle-Calédonie, au sein de l’ensemble national, reconnu dans la Constitution de la République française et ayant vocation à être reconnu par la communauté internationale”.
Dès lors, la Nouvelle-Calédonie se dotera d’une Loi fondamentale consacrant sa capacité d’auto-organisation. C’est-à-dire qui définira la répartition des compétences entre les institutions locales, qui offrira une capacité accrue à réformer ses institutions et qui permettra de modifier les signes identitaires du pays (nom, drapeau, hymne, devise).
Le corps électoral, excuse principale avancée pour justifier les émeutes du mois de mai 2024, doit également être élargi “à de nombreux Calédoniens et à leurs conjoints”. Selon le texte de l’accord que nous avons pu consulter, deux phases sont avancées. La première concerne les prochaines échéances politiques et les élections provinciales l’année prochaine. Seront dorénavant concernés : les personnes nés en Nouvelle-Calédonie ou celles pouvant justifier d’au moins quinze ans de résidence continue. Pour les élections suivantes, toutes les personnes de nationalité calédonienne seront également concernées.